Elles sont magiques les dernières 48 heures d’Armel Tripon sur le Vendée Globe ! Le skipper de L’Occitane en Provence navigue dans les Quarantièmes rugissants, à grande vitesse et avec une concentration extrême. Il n’a pas fermé l’œil de la nuit, enchaîné des surfs à plus de 27 nœuds, et est le plus rapide de la flotte avec 484 milles couverts en 24 heures ! Sa stratégie météo a marché et son pari est gagné : rester devant le front le plus longtemps possible ; Cela lui donne un net avantage sur ses proches adversaires et va lui permettre de reprendre des milles aux bateaux devant lui. Nous avons joint Armel ce matin et il est très heureux !
Le sauvetage de Kevin Escoffier par Jean Le Cam nous rappelle une fois de plus que le Vendée Globe est une aventure extrême ; celle qu’Armel Tripon vit intensément depuis son entrée dans les Quarantièmes rugissants ! Le skipper de L’Occitane en Provence récolte en ce moment les fruits de cette option et de son engagement en étant le plus rapide de la flotte avec 484 milles couverts en 24 heures, soit près de 900 kilomètres ; de plus, L’Occitane en Provence pointe désormais à la 19e place !
« Pari gagné. J’ai réussi à rester devant le front ! »
La stratégie d’Armel Tripon qui consistait à aller chercher les vents portants très à l’ouest le long du Brésil puis très au sud est en train de porter ses fruits. Voici ce qu’il nous a dit ce mercredi matin 2 décembre, et ce sont des mots forts :
« Pari réussi ! J’ai réussi à rester devant le front ! J’étais calé sur la pression, sur le 1013 hp (naviguer à la pression atmosphérique en surveillant le baromètre) toute la nuit. Je n’ai pas dormi, physiquement je suis dans un drôle d’état… Mais c’est super ! C’est la première fois que je suis devant un front comme ça à l’attaque et que je parviens à y rester ! C’est une grande première* ! Et c’est une première aussi pour moi de naviguer dans les Quarantièmes ! ».
(* ndr : les vitesses des monocoques classiques ne le permettent pas toujours car les systèmes météo se déplacent souvent trop vite pour ce genre d’exercice d’habitude réservé aux grands multicoques).
« J’ai attaqué toute la nuit. Des surfs à 27, 28 nœuds… démoniaque ! »
Armel poursuit : « C’est super de partager ça avec vous. J’ai attaqué toute la nuit. Le bateau partait dans des surfs à 27, voire 28 nœuds… c’était démoniaque ! La mer était calme, c’était le moment pour pousser le bateau, et il a parfaitement répondu. Je ferai un check plus tard, mais pour l’instant je n’ai rien cassé dans cette cavalcade. Dans ces conditions, c’était le baptême du bateau et aussi le baptême du Tripon pour cette entrée en fanfare dans le Grand Sud (il éclate de rire). C’est génial ! »
« Je vais être comme un gamin quand je vais voir mon premier albatros »
C’est génial et c’est payant, car non seulement le groupe de quatre bateaux qu’il cherchait à doubler depuis la corne du Brésil est maintenant dans le sillage, mais Armel s’est aussi beaucoup rapproché (d’une centaine de milles en 48 heures) des prochains concurrents devant lui à rattraper, [Stéphane Le Diraison et le Suisse Alan Roura] ; Ils sont encore un peu plus de 400 milles devant lui et il faudra du temps, étape par étape, Armel Tripon grignote tout ce qu’il peut et montre le potentiel du plan Manuard construit par Black Pepper. « Bien sûr j’ai des petits coups de mou quand je pense que je pourrais être en train de me battre aux avant-postes, mais ça ne dure que quelques secondes, surtout comparé aux problèmes de Kévin et de tous ceux qui ont eu des fortunes de mer plus ou moins graves…Ce qui compte pour moi c’est de me battre ici et maintenant, pour écrire la plus belle histoire possible. Ce n’est pas rien d’être dans le Grand Sud en solitaire à faire le tour du monde. Je fais de mon mieux ! »
Armel Tripon est aussi émerveillé par ces paysages des mers puissantes et des vents forts, signe des Quarantièmes rugissants. Il attend avec impatience son premier albatros, un symbole très fort pour les rares marins qui osent aller affronter ces déserts maritimes glacés autour de l’Antarctique. « Je suis dans les Quarantièmes, mon premier albatros est peut-être pour aujourd’hui. Je vous jure que je vais les surveiller. Je vais être comme un gamin quand je vais le voir, j’ai hâte ! Je vous laisse, j’y retourne. L’aventure continue et elle est belle ! Bises à tout le monde et merci pour le soutien ! »