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Quelques images en direct du la course…
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Très belle entame de la Transat Bakerly pour le skipper de « Black Pepper/Les
Ptits doudous par Moulin Roty », qui a réussi pour l’instant ce qu’il voulait : être
le plus au Sud de la flotte. Il nous raconte ses premières heures de course.
Armel Tripon : « C’est vraiment sympa de retrouver la course en solitaire, je n’en avais pas fait depuis la Route du Rhum et ma 4e place en IMOCA ! Les automatismes reviennent et je prends mes repères à bord de mon Class 40. La première nuit a été tonique, j’ai eu jusqu’à 25 nœuds de vent dans de la mer relativement formée. Je suis passée dans le Fromveur, ce courant entre Ouessant et Molène. Il y a surtout eu beaucoup de changements de voiles : toute la garde robe du bateau y est passée : solent, code zéro, code 5, spi médium, grand spi ! Maintenant j’ai tout dessus et sous spi sous le soleil, ça glisse… Pendant les premières heures, j’ai pu m’étalonner en vitesse avec les autres bateaux et ça se passait plutôt bien. Je suis où je voulais… même si évidemment je préfèrerais être encore plus au Sud ! Il y a de l’écart latéral entre nous mais pour moi, il y a une meilleure chance de passer sous l’anticyclone sur ma trajectoire, car la dorsale et ses vents faibles semble se coucher sur nous. On verra… et je vais essayer de récupérer un peu parce qu’au cours de la première nuit de course je n’ai pu dormir que vingt minutes. Or la route vers New York est longue, il faut savoir gérer ça».
En bref.- Ce mardi soir, « Black Pepper/Les ptits doudous par Moulin Roty » était
classé 5e, mais ce pointage n’est guère pertinent car calculé en terme de distance au
but. L’important est la route météo et Armel Tripon est là oùil le souhaitait de ce point
de vue : le plus au Sud possible. Affaire à suivre…
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ARMEL TRIPON CHERCHE PARTENAIRE(S) POUR METTRE LE CAP SUR NEW YORK !
Armel Tripon s’attaque à « The Transat », la mythique Transat anglaise. Il vient de mettre à l’eau un Mach 40 à La Trinité-sur-mer dans cette perspective. Départ le 2 mai à l’assaut des vents puissants de l’Atlantique Nord pour rallier Plymouth à New York. L’objectif est clair : jouer la gagne.
Quatrième de la dernière Route du Rhum en 60 pieds, le skipper nantais propose aux entreprises un ticket d’entrée très accessible pour l’accompagner sur la Transat Anglaise. Pour l’anecdote, ce défi sportif a été tenté et réussi dans le passé par d’autres Nantais du grand large et non des moindres : Eric Tabarly et Loïck Peyron. En Class 40, Armel Tripon part pour jouer la gagne. A bord d’un bateau très performant, il propose l’opportunité de participer à moindre coût à cette grande course internationale. Donnons-lui la parole.
Armel, explique-nous ce projet…
« Je vais courir ‘The Transat ‘, la Transat Anglaise en solitaire, sur un Mach 40′. En 40 pieds, donc (voilier de 12 m, ndlr). J’ai déjà un bateau prêt à naviguer que nous avons remis à l’eau ce samedi 27 février à La Trinité sur mer. C’est son port d’attache et c’est là que nous l’avons préparé pour cette course. Le bateau sera mâté mercredi et nous serons prêts à nous entraîner avec.»
C’est un bateau que tu connais bien ?
« Oui, je connais même très bien ce bateau car c’est à son bord que j’ai couru la transatlantique TR 2015 entre Newport et Cowes, avec un équipage Franco-Allemand. Ce bateau appartient à Burkhard Kheese. Nous allons encore traverser l’Atlantique ensemble en course puisque nous sommes inscrits sur la Québec-Saint-Malo qui part le 12 juillet prochain. Et pour cela, il fallait d’abord convoyer le bateau de l’autre côté de l’Atlantique… Avec son départ début mai la Transat anglaise tombait à point nommé. Burkhard m’a proposé d’y participer avec son bateau, à charge pour moi de trouver le financement nécessaire à ma participation à cette mythique course en solitaire. »
Où en es-tu de cette recherche de partenaires?
« J’ai le bateau prêt à naviguer et moi-même je suis prêt, mais il me manque un peu de budget de fonctionnement. Il me faudrait le soutien d’un ou plusieurs partenaires, en plus de celui du chantier naval Black Pepper. C’est un budget très accessible pour participer avec moi à ce grand défi sportif de renommée internationale. »
Armel Tripon, entouré de Gonzague Chauleur, préparateur du bateau et Yvon Berehar.
Quel est le montant du ticket d’entrée pour un partenaire ?
« Quelques milliers d’euros. Je tiens à ce que ce partenariat reste accessible même pour une petite société. En outre, j’aimerais bien porter les couleurs d’une entreprise de Nantes ou de Loire-Atlantique. Ce serait cohérent avec le fait que Black Pepper a inauguré une nouvelle structure sur Nantes mi-septembre. Etant moi-même Nantais et partie prenante dans ce chantier naval, je trouve que ça aurait du sens.»
Dans le sillage d’Eric Tabarly et LoïcPeyron
La Transat anglaise est une course mythique….
« C’est clair ! La victoire surprise d’Eric Tabarly dans la brume, en 1964, est un des mythes fondateurs de la course au large en France, pour ne pas dire la pierre angulaire. C’est une des plus grandes courses en solitaire au monde… et pour l’anecdote c’est aussi une transat où les Nantais ont pris la sympathique habitude de briller : outre la victoire de Tabarly, il ne faut pas oublier qu’un autre navigateur né à Nantes, Loïck Peyron, l’a gagnée trois fois ! »
Justement, quel est ton objectif sportif ?
« Je pars avec un bateau compétitif, que je connais bien… donc avec des ambitions très élevées. Dessiné par l’architecte Samuel Manuard, le Mach 40 est un bateau qui a tout gagné ou presque dans la Class 40. Et puis la dernière fois que j’ai traversé l’Atlantique avec – dans l’autre sens – nous sommes arrivés en vainqueurs à Cowes. Autrement dit, je pars en pleine confiance pour faire le meilleur résultat possible. Pour jouer la gagne !»
Qu’est ce qui caractérise cette course ? Quelles sont ses particularités ?
« Il y a 3500 milles à couvrir, soit une vingtaine de jours de mer à travers l’Atlantique Nord avant de couper la ligne d’arrivée à l’aplomb du célèbre phare d’Ambrose Light. Ce n’est pas rien de traverser l’Atlantique et d’aller vers New York… qui est au passage une destination idéale pour faire des relations publiques ou emmener des partenaires ! L’Atlantique Nord n’est jamais une promenade de santé ! Cette course se passe en général au près dans des conditions difficiles, mer formée et vents forts. C’est une aventure et une compétition plutôt engagée.»
Comment vas-tu te préparer d’ici le départ, le 2 mai ?
« Je vais essayer d’optimiser le plus possible les deux mois avant le départ, de bien répartir mon temps entre la recherche de financements et les entraînements en mer. L’idée est de naviguer le plus possible en solitaire, de jour comme de nuit. Et je partirai fort de ma dernière expérience transatlantique en solitaire qui était la Route du Rhum en 60 pieds. J’avais réussi à y décrocher une belle 4e place malgré un plateau très relevé. Là, j’espère faire encore mieux… »
Après 48 heure d’escale Nous quittons Singapour, ville état bien propre et entièrement sous contrôle vidéo, pour notre prochaine destination le Sri Lanka. Le détroit de Malaca entre l’ Indonésie et la Malaisie, long de 500 milles est jonché de détritus, nous slalomons entre bouteilles en plastiques, sacs, tronc d’arbre, bidons et toutes sortes de macro déchets . Triste spectacle, que cette eau sale et polluée sur laquelle les pêcheurs sont malgré tout nombreux . Le vent erratique sous ces latitudes proche de l’équateur, nous permet sous les orages de faire des pointes à 30 nœuds sous gennaker sur une mer plus plate qu’un lac. Nous avions pour consigne d’éviter la côte indonésienne, où maraudent semble t- il quelques pirates en mal de devises et marchandises en tout genre pouvant être revendues. Aussi quand au petit matin, n’ayant pu éviter la côte dangereuse, nous nous retrouvons sans vent, poursuivi au moteur par une barque de pêche avec à son bord des hommes armés de mitraillettes nous hélant avec vigueur, notre premier réflexe ingénu est de pousser le moteur à fond pour tenter de s’échapper, las nous ne sommes pas assez rapides et nos soi disant pêcheurs sont en fait des militaires qui nous enjoignent de regagner le large pour éviter une zone interdite à la navigation… ouf !
C’est justement au large que nous retrouverons du vent pour glisser vers le Sri Lanka. Les quarts à la barre sont magiques et j’ai du mal à laisser ma place. Le bateau est fantastique, il semble voler au dessus de l’eau à plus de 25 nœuds au reaching sous gennaker. Après deux jours grisant, nous finissons les dernières 24 heures au près dans 20/25 nœuds où le multi devient alors un véritable shaker. Le bateau tape dans la mer formée et tremble de toute sa carcasse, les vibrations engendrées par les flotteurs en carbone se répercutent jusque dans nos estomacs et à moins d’être sanglé sur sa bannette, dormir est quasi impossible. Le près dans la brise est toujours une lutte quelque soit le bateau. Une lutte pour rester vaillant et alerte, une lutte pour le faire avancer au mieux sans casser. Côté casse , nous nous en sortons bien avec juste un axe de boitier de latte sectionné, qui sera remplacé illico avant de toucher terre par Jean Jacques et Quentin.
Quand la côte se dessine dans la nuit noire elle apporte les effluves d’une terre gorgée d’eau qui nous arrive par petites touches . Nous arrivons à Mirissa , minuscule port de pêche avec à peine de place pour notre albatros géant,un peu gauche dans ses manœuvres portuaires; Un unique ponton pour nous accueillir à été libéré, face à une plage bordée de palmiers, des pirogues à balancier au mouillage, la nature exubérante, des fruits frais à profusion, l’escale s’annonce plutôt agréable et à des années lumières de Honk Kong et Singapour.
PS / nous étions en mer, au petit matin,l’info est tombée brutalement ,comme un cauchemar, nous apprenons cette tragédie, ce massacre à Paris. Je ne peux m’empêcher de penser, en tant que citoyen français que nous sommes tous responsables de cette barbarie. La France a construit son échec sociale toute seule, en laissant sur le bord de la route tout une partie de sa population. Depuis des décennies les ghettos se construisent, nous vivons chacun dans notre monde et les tensions sociales s’accélèrent, bien alimentés par les politiques de tous bords. C’est un véritable gâchis et je ne suis pas certain que la rhétorique belliqueuse employée par notre président aille dans le bon sens. On continue d’exclure, de creuser des fossés irréversibles, de répondre par la loi du thalion, au lieu de se remettre en question. Le chantier est immense, mais nos valeurs républicaines sous lesquelles on se réfugie devrait réveiller nos consciences. Quelle société voulons nous construire?
Quitter HonK Kong de nuit sur un trimaran de 30 mètres pour une première venue en Asie, faut avouer que ça a de la gueule; Les lumières hallucinantes des buildings nous fascinent et nous sommes tous sur le pont à profiter du spectacle. « C’est beau une ville la nuit »… J’ai rejoint l’équipage de Guo Chuan, parti de Quingdao via Shanghai, à Honk Kong, ma première escale dans cette route de la soie, qui doit emmener le bateau jusqu’à Monaco, sera Singapour,puis le Sri Lanka et enfin Mumbai où je débarquerai. Guo est « le skipper » chinois, homme de défi et persévérant il est passé du mini 6,50 au class 40, en étant au passage le premier chinois avoir tourné autour du globe en solitaire acquierant ainsi un véritable statut d’icône dans son pays, et maintenant au maxi trimaran. Nous sommes 4 navigants à bord, plus un cameraman de l’équivalente AFP chinoise qui après avoir vomi ses tripes pendant 24 heures , gardera l’œil vissé sur sa caméra, filant Guo comme son ombre. Je suis de quart avec ce dernier et pour mon baptême je découvre le multi océanique sur l’ex IDEC de Francis Joyon, accessoirement le bateau détenteur du record autour du monde en solitaire. Il est 0h, Joschen le boat captain, me confit la barre avec comme consigne de ne pas relancer au dessus de 125 °130°. On a 20/25 nœuds de vent, on déboule au portant dans la nuit noire et je m’apprête à battre mes records de vitesse sur l’eau.. barrer un multi océanique la nuit pour une première, c’est un peu comme si Bode Miller vous lançait sur la verte des Houches, » hey guy’s no worries » il y a un peu d’appréhension tout de même. Tres vite Joschen et Jean Jacques du quart sortant vont se coucher , Guo somnole à l’ordi sous la casquette et je me retrouve seul à la barre avec une putain d’adrénaline.. le tri file à plus de 25 nœuds constamment , avec des surfs à plus de 33 nœuds, c’est extraordinaire, je mesure la chance inouïe d’être au bon endroit au bon moment . Timide au début dans mes relances, je gagne peu à peu en confiance et j’attaque un peu plus sentant le bateau hyper sain et les conditions tranquilles en fait. Barrer vite et longtemps demande une concentration assez intense et au bout de 3 heures je suis cuit, on barre debout et avec un safran en moins sous le flotteur sous le vent , le bateau a un temps de réaction plus lent, il faut sans cesse relancer avant que le bateau ne s’arrête à 18/20 nœuds en fin de surf; Nous ne sommes pas en course, le bateau est chargé de matériel et gasoil, avec un seul safran, il faut rester prudent, mais nous attendrons quand même 540 milles en 24 heures, yeah… nous laissons littéralement les cargos sur place et ça c’est nouveau aussi pour moi.
Après 48 heures de folles glissades, le vent tombe et on termine notre périple au moteur, beaucoup moins fun.
Pour arriver sur Singapour nous zigzaguons au milieu des cargos au mouillage en attente, et ceux en route, Singapour est
le deuxième port de commerce au monde, il y a un trafic de dingue, ça croise dans tous les sens.
Il est 22 heures quand les douanes nous laisse entrer dans la marina
2 jours d’escale et direction le Sri Lanka .