Le passage de St Pierre et Miquelon est dans le tableau arrière. Il n’a pas été favorable à « Black Pepper/Les Ptits doudous » qui a été pris dans une zone sans vent et a du céder son leadership. Mais l’équipage franco-allemand emmené par Armel Tripon est encore à la lutte pour le podium provisoire. Après trois jours à hautes vitesses, le vent est un peu plus calme et rien n’est joué car une zone de molle à 200 milles de l’arrivée devrait encore redistribuer les cartes.
La flotte des Class 40 est un peu plus de 600 milles dans l’ouest de l’Irlande ce lundi après-midi. C’est dire s’ils sont allés très, très vite pendant ces quatre derniers jours à surfer la grosse mer de l’Atlantique Nord ! « Elle est folle cette Transat » confirme Armel Tripon, le skipper de Black Pepper/Les Ptits doudous, ce lundi midi 18 juillet, on a eu droit à des surfs endiablés, une vitesse moyenne de 15 nœuds avec des pointes à plus de 22 nœuds, ça cavale ! »
Retour sur le passage de St Pierre et Miquelon.-
« Voilà quatre jours, on était contents de nous car on pouvait passer en tête à St Pierre, mais finalement nous avons eu droit à un gros coup de mistoufle en arrivant sur la pointe et on a perdu une heure dans une zone sans vent, une mer pourrie et du courant. Les autres bateaux de tête sont revenus sur nous et disons que nous avons été galants avec Isabelle (Joschke) qui avait une histoire là-bas (sur la Transat Anglaise c’est là qu’elle s’était réfugiée, son bateau ayant une voie d’eau, ndr) !
Bord à bord avec Generali
« Depuis, on ne se quitte plus avec Generali, elle est là sous notre vent, on ne la voit pas encore car la visibilité est réduite à mille mais on est quasiment bord à bord. Tales et Imerys ont pris de l’avance, mais on est toujours à la lutte pour le podium provisoire et tout va bien à bord, le moral est très bon. Nous sommes passés ce week-end tout près des glaces et par 52° Nord il a fait très, très froid… j’en suis à mon troisième bonnet ! On a hâte de retrouver des températures plus clémentes. »
Arrivée dès vendredi ?
Peu de casse à bord
Dans les surfs sauvages des trois derniers jours, il y a eu un petit peu de casse à bord du bateau, mais rien de grave. « On a cassé le stick de barre mais on l’a réparé. Notre antenne satellite ne marche plus mais on a un Iridium de secours qui nous permet de communiquer. Ah si… on n’a plus d’aérien (le capteur qui donne la vitesse et la direction du vent, ndr), donc on navigue à l’ancienne, au feeling, mais ça le fait très bien, pas de souci. »
Vers un regroupement à 200 milles de la ligne?
« Le vent est en train de mollir, à peine une vingtaine de nœuds. Devant, ils se sont échappés, mais un nouveau regroupement à l’entrée de la Manche est fort probable ! Les premiers pourraient bien buter dans une zone de vents faibles à 200 milles de l’arrivée, alors que nous en avons encore 1000 à parcourir. On verra bien qui en ressortira le mieux, mais la course est loin d’être terminée. Je pense que nous pourrions arriver à Saint Malo vendredi ou samedi. Cette course est d’une rare intensité. Un vrai bonheur pour les régatiers ! On est très motivés à bord car tout peut encore arriver. Là, nous avons renvoyé toute la toile, on est sous spi medium et grand voile haute…ça avance, c’est cool, même si c’est terminé les surfs endiablés. A bientôt ! »