Black Pepper® Yachts [Nantes – F44], lance dans le cadre de son activité « One Off », la construction d’un « 60 pieds Imoca » à foils de dernière génération, qui prendra le départ du prochain Vendée Globe 2020.

La mise à l’eau du bateau est prévue au début de l’été 2019. A temps pour s’entrainer avant le départ de la Transat Jacques Vabre 2019 qui sera la première grande course de ce bateau.

L’architecte et le skipper sont choisis : c’est un plan Sam Manuard et le bateau sera mené par Armel Tripon.

Black Pepper® Yachts Constructeur, Sam Manuard Architecte, Armel Tripon Skipper, poursuivent ensemble l’objectif commun de construire le bateau le plus performant possible, tout en conjuguant trois grandes premières : la première fois qu’un plan Manuard sera au départ du Vendée Globe, la première fois que Black Pepper®Yachts construira un 60 pieds IMOCA et la première participation d’Armel Tripon à un tour du monde.

Côté partenaires, le financement du bateau est assuré et des discussions sont toujours en cours avec des annonceurs sans que les choses soient définitivement arrêtées à ce jour.

Le constructeur :

Black Pepper®Yachtsdont le chantier est situé à Orvault, dans la région Nantaise, s’est illustré depuis quelques années par sa capacité à mener à bien d’importantes réalisations de voiliers « One Off ». Par ailleurs considéré comme le spécialiste des voiliers de course-croisière « high-tech », il se lance avec ce projet dans la compétition, et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de construire un IMOCA à foils qui sera au départ du prochain Vendée Globe. Créateur et patron du chantier Black Pepper® YachtsMichel de Franssu est aux commandes de ce projet. Il connaît bien les contraintes liées à la construction de voiliers en carbone, puisque c’est précisément le credo du chantier, créateur des magnifiques « Codes » : Code #, Code 0, Code 1, Code 2, qu’il développe, construit et met au point avec la collaboration d’Armel Tripon, associé au chantier depuis 2012.

L’architecte :

Sam Manuard, entouré de son Design Team constitué des meilleurs talents dans le domaine [KNDSailing Performance | Gsea Design | North Sails | Awentech], est tout sauf un inconnu dans le milieu de la course au large. A la fois architecte et coureur, Sam Manuard a conçu et dessiné des bateaux aux palmarès éloquents, notamment en mini 6.50 et Class 40, catégories où ses bateaux trustent les podiums.

Le skipper :

Armel Tripon, vainqueur de la Transat 6,50 en 2003, Armel Tripon affute ses armes sur le circuit Figaro puis en Class 40 pour se révéler sur la route du Rhum 2012 en se plaçant 4èmedes 60 pieds IMOCA pour sa première participation. En novembre 2016, il fait l’acquisition d’un trimaran Multi50 avec lequel il participe à toutes les courses du circuit et finit récemment sur le podium de la dernière Transat Jacques Vabre, en attendant La Route du Rhum 2018, son prochain grand défi.  Ce travail d’apprentissage conduit pas à pas Armel vers son rêve : le Vendée Globe, Graal de la course au large. C’est donc tout naturellement qu’il saisit à bras le corps cette aventure ultime du marin solitaire. « Solitaire », Armel ne l’est que sur l’eau. Il s’entoure pour ce nouveau défi d’une équipe solide, audacieuse et innovante avec ce duo inédit Black Pepper / Manuard. Par ailleurs il confie à Damien Grimont la communication et le rayonnement de son aventure.

Le Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT d’Armel Tripon a franchi victorieusement la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne peu avant 5h30 ce vendredi matin (5h26), avec une demi-heure d’avance sur le trimaran de Thibaut Vauchel-Camus. Après quatre jours de duel intense, Armel, tout sourire, remontait le célèbre chenal.  Pour lui cette 1000 Milles des Sables aura été bénéfique à tous points de vue. Et la qualification pour la Route du Rhum est dans la poche !

 

Armel, un grand bravo pour cette première victoire de la saison…

« C’est dans la boîte, c’est beau ! Je suis super content.  Le duel avec Thibaut, qui est un mec très sympa au passage, était intense. Et ça a été tendu jusqu’au bout parce que Thibaut revenait bien sur moi dans les derniers milles. D’abord parce que forcément, comme j’avais un peu d’avance sur lui, je tombais toujours le premier dans les zones de vent faible et aussi parce que sur les dernières heures, je ne pouvais plus utiliser le petit gennaker de RÉAUTÉ CHOCOLAT : rien de grave juste un lashing (accroche) qui a cédé. Mais c’est le seul petit pépin technique que j’ai eu pendant ces quatre jours de course. Au final je termine une demi-heure devant lui. La saison ne pouvait pas mieux commencer, j’ai coché toutes les cases comme on dit. Je suis heureux !»

Qu’est-ce qui te fait le plus plaisir : la victoire, la qualification pour la Route du Rhum, l’expérience engrangée sur ces quatre jours de course ?

« Tout ! La victoire d’abord, parce que ce n’est pas tous les jours qu’on gagne une course en multicoque en solitaire. C’est forcément excellent pour le moral. La qualification pour la Route du Rhum bien sûr, c’est une bonne chose de faite. Mais je suis content aussi d’avoir vraiment joué le jeu à fond, bien navigué sans retenue. L’idée était d’être au maximum en mode régate pour acquérir de l’expérience et de la confiance et c’est exactement ce qui s’est passé dans des conditions idylliques : on n’a jamais eu de vent très forT, une mer toujours maniable, des conditions variées avec tantôt du match-race, tantôt de longs runs de vitesse. C’était top ! J’ai coché toutes les cases comme on dit, c’est très satisfaisant. »

Le bilan technique sur le bateau ?

« Il est excellent et il faut féliciter pour cela Vincent Barnaud et Matéo Lavauzelle qui ont parfaitement préparé RÉAUTÉ CHOCOLAT. Aucun souci à bord et toutes les modifications faites cet hiver sont concluantes. La casquette de protection sur le roof par exemple est un vrai bonheur : ça change tout ! Pouvoir s’abriter des embruns, du vent et du bruit c’est juste génial. Pour moi qui ai déjà traversé l’Atlantique sans cette protection sur la Transat Jacques Vabre, je peux témoigner de son grand intérêt. S’il fallait faire une comparaison, je dirais que c’est la même différence que naviguer à bord d’un bateau de la Volvo Ocean Race, très exposé, et un IMOCA du Vendée Globe, a contrario très protégé. Après, d’une manière générale, le bateau est très sain, rapide, fiable… c’est un super bateau !»

Les pilotes automatiques ?

« Grande satisfaction aussi sur ce point crucial en solitaire. Je n’ai quasiment pas barré de la course, j’ai presque tout fait sous pilote ! Et il y a forcément beaucoup d’enseignements à en tirer là aussi pour la Route du Rhum. C’est quelque chose de débouler de nuit à 30 nœuds sous pilote, comme c’était le cas entre Gijon et Guérande. Tu apprends à faire confiance, à optimiser tes réglages. Sur la remontée Guérande-Gijon, j’ai clairement attaqué, j’étais à fond sur les réglages pendant que le pilote faisait son boulot. Et c’est là que j’ai fait le break. Il y a eu de grands moments de plaisir intense.»

As-tu eu peur par moments, mise à part la fraction de seconde où tu as évité un cachalot de justesse ?

« Non !  Honnêtement, à aucun moment je n’ai eu peur. Je n’ai fait que gagner en confiance, je me suis toujours senti bien, à l’aise. C’est une des clés de l’objectif Route du Rhum : chaque mille couru te fait emmagasiner de la confiance et c’est ce qui te permet d’attaquer, d’aller chercher la performance. Après c’est à moi de fixer la limite, de trouver le bon endroit où placer le curseur. »

Thibaut Vauchel-Camus a été un valeureux adversaire. A vous rendre coup pour coup comme ça pendant presque quatre jours et quatre nuits, vous ne devez pas avoir dormi beaucoup tous les deux !

« C’est vrai… je dirais peut-être une dizaine d’heures au total depuis le départ, ce qui fait effectivement assez peu pour quatre nuits.  Là j’ai grand besoin de repos en effet ! C’est un point qu’il faut travailler aussi, mais tout est lié : en multicoque, il faut savoir aller dormir même quand le bateau file à 20 nœuds sous pilote et pour en être capable il faut naviguer encore et encore pour prendre de la confiance et connaître ton bateau, tes réglages, ton pilote le mieux possible. C’est comme tout, ça s’apprend et je suis confiant sur ce point-là aussi. Je me répète mais à tous points de vue on a bien fait de s’aligner sur cette course : il n’y a que du positif à tirer de cette première course en multicoque en solitaire ! Tous les voyants sont au vert. »

Toujours en tête de la 1000 milles des Sables à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT, Armel Tripon a entamé sa quatrième traversée du golfe de Gascogne depuis lundi. Après avoir évité de justesse un cachalot, entre autres émotions ! Les 200 derniers milles ne vont pas être les plus rapides, faute de vent soutenu, mais l’objectif est déjà atteint : « ça vaut tous les entraînements du monde !» Arrivée aux Sables prévue en fin de nuit ou demain matin vendredi.

 

« Le bateau est incroyable quand même… il a la carbu ! Sur la mer plate lors de la portion Gijon-Guérande hier, je faisais des pointes à 30, 31 nœuds… T’es en Espagne et quelques heures de vitesse pure et d’adrénaline plus tard, tu te retrouves face à la Loire ! Du coup tu retournes à Gijon à peu près au même rythme, et rebelote… je n’avais pas bien vu la première fois ! » Le ton est rigolard, Armel Tripon est heureux. Il plaisante même en racontant un épisode qui aurait pu pourtant s’avérer pour le moins problématique : « hier après-midi (mercredi), j’ai vu une grosse masse juste devant le bateau, à quelques mètres. C’était un cachalot ! J’ai juste eu le temps de débrayer le pilote et de tirer la barre pour l’éviter. C’est passé. Ouf ! »

Cette belle frayeur mise à part, le duel avec Thibaut Vauchel-Camus, l’autre skipper en Multi50 engagé dans la course, a tenu ses promesses et pour le moment tourné à l’avantage d’Armel. Les deux hommes se respectent et Thibaut a publié sur les réseaux sociaux un message qui fait forcément plaisir au skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT : « j’ai croisé Armel (qui avait 25 milles d’avance sur moi). Il a fait preuve de maîtrise sur son RÉAUTÉ CHOCOLAT. Il a sacrément attaqué sur le parcours de slalom. Ces runs de vitesse ont été magiques. » Sacré hommage que celui de l’adversaire !

« De plus en plus à l’aise »

Mais revenons à la course : les conditions ont changé du tout au tout depuis cette double traversée expresse du golfe de de Gascogne (qui faisait suite à la toute première plus « match-race » entre Les Sables et Gijon). « Le vent est vraiment faible », témoigne Armel aujourd’hui « j’ai entre 6 et 8 nœuds de vent et on a encore une menace de dorsale devant nous. J’espère que cette zone de vent faibles va disparaitre devant nous mais c’est compliqué de s’extirper des côtes espagnoles. Et ça pourrait bien durer des heures… je ne me vois pas aux Sables d’Olonne avant le petit matin demain. »

Conséquence de ces zones sans vent : « Thibaut regagne du terrain sur moi, c’est le jeu normal. Je suis toujours le premier à entrer dans la molle, ça fait le coup classique de l’accordéon ». Logique oui, et c’est ce qui explique que l’avance de RÉAUTÉ CHOCOLAT sur Solidaires en Peloton ait diminué : 25 milles hier, 13 milles aujourd’hui.

Cela dit, Armel fait mieux que résister et s’emploie pour garder un petit matelas alors que les deux skippers multiplient les manœuvres pour tenter de progresser tant bien que mal vers le nord-est. A 17h ce jeudi après-midi, RÉAUTÉ CHOCOLAT était à 170 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne. « J’arrive à progresser à 10 nœuds. Dans l’absolu c’est pas mal, mais quand on a connu 25 voire 30 nœuds hier on y prend goût ! » plaisante un Armel Tripon qui tire déjà un bilan « super positif » de cette première course en solitaire. « Je prends confiance, je vois des petits détails à encore améliorer. Je me sens de plus en plus à l’aise sur ce bateau, j’ai de bonnes sensations, la bonne vitesse… C’est très précieux, ça vaut tous les entraînements du monde ! »

Alors que le parcours de la 1000 milles des Sables a encore changé pour épargner du trop gros temps aux solitaires, le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT a parfaitement joué le coup. A hauteur de l’estuaire de la Loire ce midi, après une deuxième partie de nuit ultra rapide, il s’est forgé une vingtaine de milles d’avance sur Thibaut Vauchel-Camus.

Deux courtes vidéos tournées hier en mer par Armel Tripon et Thibaut Vauchel Camus font le tour du Web : on y voit le multicoque RÉAUTÉ CHOCOLAT croiser juste devant Solidaires en Peloton… Et on y entend Armel Tripon crier de joie. C’est révélateur de l’extraordinaire partie de match-racing, au contact, que se sont livrés les deux skippers de Multi50 engagés dans la 1000 Milles des Sables. Ces deux-là, pour leur première course en solitaire en multicoque, se rendent coup pour coup et offrent un spectacle magnifique.

RÉAUTÉ CHOCOLAT a fini par virer en tête à la marque de Gijon hier soir. Juste avant ce premier passage espagnol, on apprenait que le parcours était de nouveau modifié pour éviter des vents à 40 nœuds et une mer forte prévue sous 48 heures en Angleterre. Finie la montée vers Wolf Rock, maintenant les marques à virer après ce premier passage à Gijon sont la cardinale Sud Banc de Guérande, face à l’estuaire de la Loire (où Armel Tripon arrive ce mercredi midi), avant de… retourner à Gijon pour une troisième traversée du golfe de Gascogne, puis de revenir vers les Sables d’Olonne. Le parcours total de la course est donc : Les Sables / Gijon / Sud-Guérande / Gijon / Les Sables.

Des pointes à 30 nœuds ce matin !

La très bonne nouvelle est qu’Armel Tripon s’est parfaitement sorti de la zone de vents faibles qui sévissait en première partie de nuit dernière, jusqu’à une quarantaine de milles des côtes espagnoles : là encore, à faible vitesse, il y eut de très nombreuses manœuvres au contact avec son duettiste Thibaut Vauchel-Camus. Encore une séance de match-race exigeante physiquement et éprouvante pour les nerfs dont Armel s’est extirpé en tête, avant d’enfin toucher le vent de nord-ouest tant attendu et de considérablement accélérer.

De fait, la deuxième partie de nuit a été extraordinaire : 20 nœuds de vitesse vers 3h du matin, puis 25 à 30 nœuds au lever du jour ! Là, tout droit et à fond, bien calé sur le foil, Armel a imprimé un rythme incroyable, tirant le meilleur parti de cette machine à fabriquer du vent qu’est le Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT et prenant une vingtaine de milles d’avance sur son adversaire.

A 11h ce mercredi, Armel Tripon naviguait à 22 nœuds et il ne lui restait plus que 30 milles à couvrir avant de virer la marque Sud Guérande, ce qui sera chose faite ce midi. Il entamera ensuite en leader sa troisième traversée du golfe de Gascogne en 48 heures… et mettra de nouveau le cap sur Gijon. Quand on aime…

Voilà 24 heures qu’Armel Tripon est engagé dans sa première course en solitaire en multicoque à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT : la 1000 Milles des Sables. Joint ce matin alors qu’il naviguait à 80 milles de la marque espagnole de Gijon, Armel expliquait que RÉAUTÉ CHOCOLAT devrait la virer dans la soirée, avant de remonter plein nord vers l’Angleterre. Tout va bien à bord et  le duel avec l’autre Multi50 skippé par Thibaut Vauchel-Camus est aussi intéressant que serré…

« Je viens de croiser juste derrière Thibaut (Vauchel-Camus), je le vois devant moi. Le duel qu’on se livre avec nos deux Multi50 est vraiment sympa depuis le départ de la course ! C’est intéressant pour nous deux je pense, d’autant que nous avons des vitesses assez similaires ». Armel Tripon avait bon moral sur le coup de 10h ce mardi matin, sa première nuit de course en solo et en multicoque ayant tenu ses promesses et chaque mille parcouru faisant emmagasiner de la confiance.

Le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT explique que les deux Multi50 en lice dans cette course – et qui naviguent logiquement bien devant la flotte des Class40 – ont eu des trajectoires assez différentes et que RÉAUTÉ CHOCOLAT a simplement eu un peu mois de vent que prévu de son côté. Rien d’alarmant à 80 milles de la marque de Gijon que les deux multicoques devraient virer en soirée. Ils repartiront ensuite plein nord et pourraient donc avoir à traverser de nouveau la dorsale anticyclonique synonyme de vents faibles. Les deux Multi50 font quasiment jeu égal jusqu’ici et tout va bien à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT, même si la nuit a été « rythmée ».

Douze empannages dans la nuit !

 

Armel explique : «cette nuit,  j’ai fait douze empannages (virement de bord vent arrière, une des manœuvres les plus exigeantes en multicoque) entre 23h et une heure du matin ! Il y a eu beaucoup de boulot, sans compter les changements de voile. Ce n’est jamais très franc les bordures anticycloniques et il faut suivre les oscillations du vent, donc faire beaucoup de manœuvres. Là, je suis assez rapide par rapport au vent qu’il y a, j’en profite pour me recadrer un peu dans l’ouest avant de redescendre vers l’Espagne (ce qui a été fait juste après cet entretien au téléphone satellite) ». Conséquence de tout ce travail à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT : Armel n’a pu se ménager que deux heures de sommeil au total depuis le départ des Sables d’Olonne hier, par petites tranches.

Mais au fait, comment dort-on en solitaire sur ce genre de multicoque océanique ? La réponse est : dehors ! « Je me suis installé une sorte de matelas sous la casquette de roof, je mets les écoutes dans les largueurs et j’ai des alarmes activées qui me préviennent si le vent monte ou s’il change d’angle. Je m’habitue aussi à ce genre de choses qui seront primordiales sur la Route du Rhum ».

Le vent va forcir

 

Le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT se montre ravi de ce début de course. « Honnêtement, ce sont des conditions de rêve pour cette première en solitaire. J’ai de bonnes sensations, les manœuvres sont fluides, ça passe bien. J’arrive à bien faire marcher le bateau. Et c’est intéressant aussi de savoir que les conditions vont aller crescendo. » Ce que veut dire Armel Tripon, c’est que dès la nuit prochaine ou demain, en remontant vers l’Angleterre et après avoir franchi la dorsale, le vent va clairement se renforcer : «sous l’influence d’une dépression, on aura un flux d’une vingtaine de nœuds établis, autrement dit ça va monter vite jusqu’à Wolf Rock, via un grand bord tout droit. Je pense qu’on atteindra des vitesses de l’ordre de 20 nœuds et plus, ça va bien accélérer ! Ce sera sympa, mais il faudra être vigilant. C’est en prévision de cette accélération qu’il faut que je trouve des moments pour me reposer aujourd’hui. Quand le vent montera, je serai prudent bien sûr, je mettrai la toile qu’il faut, ce sera une toute autre ambiance à bord !  Pour le moment, j’espère juste qu’on n’arrivera pas trop tard devant Gijon car si ça se refroidit trop, il y a toujours un risque de vents faibles là-bas. Ce matin je n’ai que 11 nœuds de vent de nord-est, le bateau  glisse tranquillement. C’est très agréable… »

C’est la rentrée des classes pour Armel Tripon et son Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT : la 1000 Milles des Sables qui s’élance lundi à 14h des Sables d’Olonne est à la fois la première régate de la saison, mais elle est aussi la première course en solitaire en multicoque pour Armel Tripon. Et elle est qualificative pour la Route du Rhum…

 

Armel, à 48 heures du départ, on imagine que tout est prêt mais comment te sens-tu avant cette première course de l’année ?

« Bien ! Il y a forcément un mélange d’excitation et d’appréhension puisque c’est la première fois que je vais courir en solitaire à bord d’un multicoque, ce qui est forcément plus engagé qu’en monocoque. Nous ne sommes que deux Multi50 au départ, Erwan Le Roux ayant déclaré forfait, mais ce sera intéressant de se jauger avec Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton), on n’a jamais couru encore l’un contre l’autre… »

L’objectif c’est surtout de se qualifier pour la Route du Rhum ?

« C’est une course en soi, mais oui, il faut avoir fait 1000 milles en solo pour être qualifié pour le Rhum, donc c’est l’occasion. On va faire une boucle dans l’Atlantique, trois à quatre jours de mer dans un périmètre compris entre l’Irlande et l’Espagne. Le parcours va être décidé ce samedi après-midi. Les conditions sont plutôt clémentes sous système anticyclonique sur le golfe de Gascogne, c’est préférable pour une première compétition en solo. Lundi, on aura des conditions assez légères, voire trop légères, peut-être même de la pétole (absence de vent) dans une dorsale à traverser… Mais ensuite, mardi ou mercredi, le vent de secteur nord-ouest devrait s’installer, pour 15 ou 20 nœuds peut-être.»

L’idée est d’y aller plutôt pédale douce, sans forcément être à 100% pour préserver le bateau ?

« Ah non, je vais jouer le jeu ! C’est une course et c’est intéressant aussi de ne pas être en mode convoyage, de pouvoir bien valider tout ce qu’on a fait sur le chantier d’hiver pour préparer le bateau au solitaire, d’apprendre encore et encore. Chaque mille parcouru est riche en informations sur le comportement du bateau, j’ai bien l’intention d’en profiter à fond et de régater vraiment. Le mode convoyage je l’ai pratiqué cette semaine puisque j’ai volontairement amené le bateau seul de La Trinité aux Sables d’Olonne et tout s’est très bien passé. Là, il y a un parcours, un adversaire, une qualification à aller chercher… je suis motivé pour bien faire marcher le bateau et tirer les bons bords. La Route du Rhum, pour moi elle commence maintenant. »

Tu disais qu’il y avait un peu de stress…

« Il y a forcément une part de stress lié à la compétition en solitaire sur un multi. C’est normal et il faut le gérer tranquillement. Je me sens un peu comme si je partais pour une transat… Mais il y a aussi l’envie de toujours mieux comprendre le bateau et surtout d’emmagasiner de la confiance. C’est très important et c’est toujours le cas en bateau : plus tu navigues, plus tu avales des milles, plus tu prends confiance et plus tu es performant. Pour l’instant j’ai navigué en solitaire pour m’entraîner, y compris de nuit, mais cette fois c’est en compétition que ça se joue, ce qui place le curseur forcément un peu plus haut. On entre dans le vif du sujet !»

Après un hiver studieux, la compétition reprend dans quelques jours pour Armel Tripon, avec notamment les 1000 milles des Sables. Le skipper du Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT passe en revue les travaux d’hiver – tous liés à la fois à la sécurité et à la performance – ainsi que son programme 2018 qui est évidemment orienté vers la navigation en solitaire en perspective du grand objectif du programme : la Route du Rhum, en novembre prochain.

 

Armel, le retour à la compétition est maintenant tout proche et avec l’équipe de RÉAUTÉ CHOCOLAT, vous avez particulièrement bien préparé cette saison 2018…

 « C’est le printemps, oui, on reprend la compète ! Nous avons choisi de faire un chantier d’hiver assez condensé, sur quelques semaines, afin de pouvoir remettre le bateau à l’eau très tôt, dès le début du mois de mars. L’idée était de pouvoir naviguer en solitaire le plus vite possible puisque, effectivement, nous sommes maintenant totalement concentrés sur l’objectif de la Route du Rhum. Après avoir ramené le bateau par la mer de ce côté-ci de l’Atlantique suite à la Transat Jacques Vabre, nous avons par exemple choisi de rester aux Canaries pour une dizaine de jours d’entraînement en janvier, ce qui a permis de faire du solitaire dans des conditions beaucoup plus maniables que chez nous à cette époque ; mais aussi d’anticiper sur l’ergonomie de bateau, le plan de pont, l’organisation des manœuvres et le type de voiles que je voulais pour la Route du Rhum… Et ça a été hyper profitable ! D’une part parce que j’ai pu m’entraîner beaucoup plus qu’en Bretagne où les dépressions s’enchaînaient et d’autre part parce que cela a permis de gagner beaucoup de temps en anticipant sur le chantier d’hiver. Nous sommes rentrés des Canaries entre deux tempêtes fin janvier et avons condensé le chantier sur un mois et demi. »

Quelles ont été les grandes lignes de ce chantier, les améliorations principales apportées à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT ?

« Nous avons bien sûr procédé à un check complet et refait les carènes du bateau pour que les trois coques glissent de manière optimale. Nous avons surtout modifié la casquette centrale de manière à avoir un vrai poste de veille bien protégé… et franchement ça change tout, c’est sans comparaison en mer ! Nous avons désormais une vraie casquette fixe en composite assez légère avec un panneau coulissant que tu viens tirer quand tu es en veille et que tu peux repousser quand tu es en manœuvre. Quand tu es en veille sous pilote, ce qui est très souvent le cas en solo, tu es maintenant hyper protégé, à l’abri, prêt à choquer les écoutes. C’est un point fondamental sur une course en solo de longue haleine comme la Route du Rhum. Je suis vraiment content de ça parce que sur la Transat on s’était bien rendu compte que nous n’étions vraiment pas assez protégés. Cette protection pèse 9 kilos mais ce n’est pas grave car on a regagné ces kilos ailleurs, notamment sur le jeu de voiles et en optant pour de nouvelles batteries. »

Un multi optimisé pour le solo

D’autres améliorations, en plus de cette nouvelle protection ?

« Oui, nous avons par exemple bien travaillé sur le pilote avec notre partenaire NKE ainsi que sur les voiles, repensé l’ergonomie des manœuvres pour centraliser encore plus tout sur le piano, ce qui est à la fois un gage de sécurité et de performance quand tu n’as plus besoin d’aller chercher tel ou tel bout un peu loin du cockpit. Et puis, nous avons fait un réglage de mât important et qui donne des résultats étonnants : pour résumer nous avons ajouté un degré de quête du mât vers l’arrière (de 3° à 4°)… et cela n’a l’air de rien mais ça a beaucoup changé le comportement du bateau : il plante beaucoup moins dans la mer. De ce point de vue-là aussi le bateau est plus ‘secure’… et donc plus performant ! Sur ma dernière session d’entrainement en solo, j’ai fait des runs à 34 nœuds de manière très stable sous pilote, sans trop de stress. C’est vraiment un réglage qui promet sur une course comme la Route du Rhum. »

Pas moins de 10 courses sont au programme de RÉAUTÉ CHOCOLAT cette année…

« Oui, ça peut paraitre beaucoup mais en réalité un grand nombre d’entre elles sont des épreuves courtes sur deux ou trois jours. Ce que je retiens c’est que la toute première, la 1000 milles des Sables, sera aussi ma qualification pour la Route du Rhum, à laquelle je suis maintenant officiellement inscrit et qui est évidemment le grand objectif de la saison. C’est dans 15 jours, départ le 23 avril, ça permettra de valider une fois de plus ce que nous avons fait sur le bateau et de m’entraîner en conditions réelles de compétition. C’est positif parce que – contrairement à l’an dernier où nous n’avions pas eu de vraie confrontation en double avant la Transat Jacques Vabre – cette année il y a trois occasions de vraiment se jauger par rapport aux autres en solitaire : cette 1000 milles des Sables, le Mille SNSM en juin et la Drheam Cup en juillet. C’est une bonne chose et de toutes façons les autres courses en équipage seront aussi l’occasion de travailler. Cette année, chaque convoyage, chaque ralliement, chaque course seront axés sur le travail et l’entraînement en solitaire. Mes premiers entraînements en vrai solo cette année ont été vraiment réussis, je prends à la fois du plaisir et de la confiance… c’est ce qu’il faut quand on a pour objectif de s’aligner sur une course aussi exigeante que le Rhum ! »

 

Le programme 2018 de RÉAUTÉ CHOCOLAT et Armel Tripon :

– 1000 milles des Sables : 21 au 26 avril

– Grand Prix Guyader : 4 au 7 mai

– Grand Prix de Brest : 10 au 13 mai

– Tour de Belle-Ile : 2 juin

– Mille SNSM : 22 au 24 juin

– Pornic/Gijon : 6 au 10 juillet

– Drheam Cup : 21 au 28 juillet

– Grand Prix St Quay : 24 au 26 aout

– Grand Prix Valdys : 1er au 8 septembre

– Route du Rhum 2018 : 24 octobre au 15 novembre

 

A la rencontre des jeunes et du public

Parallèlement à ses entraînements et à la préparation du bateau, Armel Tripon a fait beaucoup de relations publiques avec son partenaire RÉAUTÉ CHOCOLAT cet hiver. « Nous avons profité de la mise en chantier du bateau pour aller à la rencontre de ceux qui vivent un peu plus loin de la mer que ceux que nous pouvons toucher d’habitude, par différentes opérations de relations publiques. Avec un support audiovisuel et l’aide des équipes et des magasins RÉAUTÉ CHOCOLAT, nous sommes allés à la rencontre de jeunes pratiquants dans des endroits inhabituels – entre autres en Champagne, à Annecy, à Thionville, près de Poitiers, etc. Partout nous avons bénéficié d’un accueil et d’une écoute exceptionnels et cela a donné lieu à des échanges vraiment intéressants avec les jeunes et avec la presse locale. Cela aussi fait partie du métier de skipper professionnel et c’était très enrichissant pour tout le monde ! »

Bien au chaud dans son hangar situé à La Trinité-sur-mer (56) depuis fin janvier, Armel continue toujours de chouchouter son Multi50 ! Au programme de ce chantier, beaucoup de « cosmétiques » entre ponçage des carènes, peintures et décoration mais également quelques innovations !

Un premier ponçage des carènes, agressif et en profondeur, a d’abord été effectué, avant de passer au calage (pratique qui consiste à rendre homogène et lisse les surfaces des carènes) puis aux passes d’enduits ; tout cela dans l’objectif de toujours obtenir la meilleure glisse possible ! Une couche d’apprêt a pu ensuite être posée, avant qu’un nouveau ponçage plus léger soit réalisé en vue de la pose finale de l’antifouling (peinture qui protège le bateau de l’agrégation de corps étrangers sous-marins sur les carènes, et qui préserve donc la glisse).

En parallèle à l’avancée du chantier, un expert a pu vérifier l’état structurel du bateau qui avait malgré tout affronté deux transats sans broncher. RÉSULTAT : certes, le bateau a beaucoup travaillé, mais ni les efforts subis ni les foils n’ont affaibli notre vaillant trimaran !

Enfin, deux autres évolutions majeures s’imposent : l’amélioration du système de pilote automatique (indispensable quand on fait du solitaire) et l’installation d’une « casquette amovible » au niveau du roof pour permettre à Armel d’être plus au sec sur les courses au large en solitaire.

En attendant, la mise à l’eau du Multi50 Réauté Chocolat est désormais prévue la première semaine de mars. L’équipe technique ne devra rien lâcher pour respecter les délais.

Les premières navigations suivront dans la foulée afin de peaufiner les réglages en vue de la première course de la saison prévue fin avril avec les 1000 milles des Sables.

En octobre dernier, le Multi50 Réauté Chocolat d’Armel Tripon quittait son port d’attache de La Trinité-sur-Mer (56) afin de rallier Le Havre (76), ville de départ de la Transat Jacques Vabre 2017. 2 transats plus tard soit 3 mois après le voilà de retour !

Quelle aventure ! Quelle année 2017 ! Après une 3ème place sur la Transat Jacques Vabre 2017 dans la catégorie Multi50, Armel Tripon ne voulait pas s’arrêter dans son élan. Tandis que la plupart des autres bateaux sont repartis de Salvador De Bahia sur un cargo, le Team Réauté Chocolat a décidé de repartir par ses propres moyens et de faire route inverse pour rejoindre les Canaries afin d’y faire plusieurs sessions d’entraînements. Cap sur Gran Canaria et la ville de Las Palmas ! Arrivée début décembre à Las Palmas, le Multi50 y passa 1 mois et demi entre alternance d’entraînements et de préparations.

3 mois après avoir quitté La Trinité-sur-Mer, et plus particulièrement 2 transats après, le Multi50 Réauté Chocolat d’Armel Tripon est de retour. Au programme des prochaines semaines :

  • mise en chantier du bateau fin janvier
  • mise à l’eau mi-mars
  • début des entraînements début avril
  • 1ère courses avec le Grand Prix Guyader du 5 au 7 mai

Armel et Vincent étaient à peine arrivé à Salvador De Bahia qu’une semaine après Vincent, accompagné de Matéo, jeune préparateur du Team Réauté Chocolat, et Laurent Mermod, décidait de prendre la mer pour ramener le bateau en Europe et plus particulièrement dans les Îles Canaries. Mais pourquoi les Îles Canaries? Armel Tripon, qui a déjà effectué une première session d’entraînements en décembre dernier, se prépare déjà pour La Route du Rhum 2018 !

 

Les Îles Canaries offrent des conditions météorologiques assez stables, même si parfois le vent peut vite monter – 30 noeuds les 2 premiers jours d’entraînements lors de la session de décembre -, pour effectuer des entraînements d’hiver quand les conditions en France sont assez compliquées (tempête Carmen, Eleanor). C’est pour cette raison, qu’Armel a décidé de passer l’hiver à Gran Canaria.

Habituellement, la saison hivernale (décembre-janvier) est dédiée à la mise en chantier des bateaux afin d’effectuer les réparations nécessaires et surtout pour les préparer à la nouvelle saison. Le Multi50 Réauté Chocolat, qui n’a subi aucun dégâts ni pendant la Transat Jacques Vabre ni lors du convoyage retour, est prêt pour effectuer quelques sorties au large des Canaries avant un chantier de deux mois qui devrait commencer début février 2018.

Armel, qui a déjà enchaîné une première session d’entraînements en décembre dernier avec Tanguy Leglatin, effectuera à partir du 6 janvier une session de plusieurs jours. Objectif ? Garder le dynamisme d’une année 2017 très positive – podiums sur les courses d’avant-saison, 3è place sur la Transat Jacques Vabre – et surtout se préparer pour le rendez-vous ultime du projet Team Réauté Chocolat : la Route du Rhum 2018 !