Ce vendredi 31 août, Armel Tripon et son trimaran RÉAUTÉ CHOCOLAT sont au départ du Grand Prix Valdys à Roscoff. Cette nouvelle épreuve, la dernière épreuve de la saison avant la Route du Rhum, est dense : les Multi 50 navigueront tous les jours jusqu’au samedi 8 septembre…
Armel, ça enchaine pour le trimaran RÉAUTÉ CHOCOLAT : quelques jours après votre 4eplace au Trophée de la Baie de St Brieuc, une nouvelle course se profile déjà, le Trophée Valdys. Quel est son concept ?
« Pour résumer c’est une course en équipage entre Roscoff et Douarnenez qui mixe des parcours côtiers à Roscoff, une grande course entre Roscoff et Douarnenez via Saint-Jean-de-Monts et Pornichet, puis à nouveau des parcours côtiers en baie de Douarnenez. On part pour presque dix jours de course, en se disant que c’est la dernière avant le départ de la Route du Rhum qui est dans deux mois.»
Comment se présente le premier week-end de cette nouvelle épreuve ?
« Tous ceux qui étaient présents au dernier Grand Prix sont là. Nous sommes donc six bateaux au départ, avec les équipages d’Erwan Le Roux, Lalou Roucayrol, Thibaut Vauchel-Camus, Gilles Lamiré, Thierry Bouchard et donc nous à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT. La météo annonce des conditions de vent légères, moins de 10 nœuds. Vendredi on fait une régate exhibition puis samedi on enchainera des parcours côtiers en baie de Morlaix avant le départ de la grande course qui durera 24 heures et qui sera donné dimanche. Le vent est faible, je ne sais pas si le parcours initial sera maintenu, on verra bien. Pour Douarnenez, les courses ont lieu du 4 au 8 septembre et il est donc encore trop tôt pour avoir une idée des conditions que nous aurons là-bas. »
L’organisation annonce la présence de « personnalités » du monde sportif, médiatique et culturel…
« Oui, on embarquera un ‘people’ à bord. J’ai vu qu’il y avait l’ancien pilote de Formule 1 Olivier Panis, le médecin de la télévision Michel Cymes, l’acteur Charles Berling, le chanteur Raphael etc. Ce sera peut-être l’occasion de faire des vidéos marrantes, on verra, je ne sais pas qui au juste nous aurons avec nous. Mais je n’oublie pas que c’est une course tout de même… »
… et une course très dense vu le programme !
« Oui, on va naviguer tous les jours en équipage et à bord de nos bateaux, ce genre d’exercice est très exigeant physiquement et mentalement : quand on se retrouve à plusieurs Multi50 arrivant à 25 nœuds sur une bouée c’est forcément un peu chaud et je ne cache pas qu’il y a une part de stress ! La prise de risque sera calculée, l’idée est évidemment de ne pas casser quelque chose à deux mois du départ du Rhum qui est le grand objectif de la saison… De tout le programme RÉAUTÉ CHOCOLAT d’ailleurs. »
Quel sera l’équipage de RÉAUTÉ CHOCOLAT ?
« On va tourner, justement parce que cette nouvelle épreuve s’annonce très exigeante. Au total, nous serons huit à participer à un moment ou un autre, sachant que nous serons cinq à bord du bateau sur les courses type Grand Prix et quatre pour la grande course au large. Avec moi sur la grande course, il y aura mon boat captain Vincent Barnaud, le maître-voilier Alan Pennaneac’h et le Ministe Pierre Brasseur. Sur les courses côtières, il y aura en plus dans l’effectif mon préparateur technique Mateo Lavauzelle ou encore mon coach Tanguy Leglatin. La nouveauté ce sont les deux tacticiens qui vont nous rejoindre à Roscoff et à Douarnenez : Bruno Jourdren d’une part (ndlr : une figure de la course au large. Grand connaisseur de la baie de Morlaix, c’est l’homme qui a notamment formé les héros du Vendée Globe que sont Armel Le Cléac’h et Jérémie Beyou) et Thomas Rouxel d’autre part. Ce sera sympa de les avoir à notre bord ! Avec ‘Nono’ Jourdren, on a souvent été adversaires en Figaro et on s’apprécie, c’est un grand bonhomme. Idem pour Thomas, il est équipier de Sébastien Josse en Ultime, ce qui en dit long aussi sur ses capacités. Avec les deux ça fait longtemps qu’on se dit qu’on aimerait naviguer ensemble, c’est l’occasion. »
Côté objectif, une revanche à prendre sur le dernier Grand Prix et cette place de quatrième ?
« Honnêtement, ça s’est joué à rien ! Il nous a manqué une journée pour faire un meilleur résultat et on n’a vraiment pas été payés de nos efforts à Saint-Quay. Le dernier jour, on se retrouve quatre bateaux à un point du troisième et deux points du deuxième. On était dans le coup tout le temps, souvent en tête et on manque de réussite… C’est sûr qu’on aimerait bien faire un peu mieux cette fois, même si je ne cache pas que le grand objectif sportif c’est évidemment la Route du Rhum.»
Côté décor, RÉAUTÉ CHOCOLAT va encore naviguer dans des endroits de rêve…
« C’est sûr, la baie de Morlaix et celle de Douarnenez sont des endroits sublimes pour naviguer. Ce Trophée Valdys devrait encore donner lieu à de très belles images de mer et de régate. On fera de notre mieux pour participer au spectacle et si possible glaner un bon résultat. »
Après cette dernière épreuve, tout est axé sur ta préparation pour la Route du Rhum ?
« Evidemment. Cette année, dès que j’ai pu j’ai navigué en solo et dès que cette course est terminée je m’y remets à fond. Le départ de la Route du Rhum c’est presque demain : dans deux mois, il faudra être au top pour quitter Saint-Malo seul à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT et s’attaquer à la traversée de l’Atlantique. »
Les (courtes) vacances sont terminées. RÉAUTÉ CHOCOLAT et son skipper Armel Tripon reprennent du service ce week-end pour le Trophée des Multicoques à Saint Quay Portrieux. Cette épreuve est exclusivement réservée aux Multi50 et se court en équipage.
Alors Armel, c’est la reprise ?
« Me voici de retour en mer. On a presque écourté les vacances pour rentrer et pouvoir participer à ce Grand Prix de Saint Quay ! Là, je suis en convoyage en faux solo avec mon coach Tanguy Leglatin en observateur de mon fonctionnement et de mes manœuvres. On profite de ce convoyage pour peaufiner des détails dans le cadre de la préparation à la Route du Rhum. »
Quel est le profil de cette course qui va se dérouler de vendredi à dimanche ?
« Comme souvent sur les Grands Prix, nous naviguerons en équipage et à la journée, sur des parcours côtiers ou des parcours construits type bananes olympiques. Jeudi est une journée d’entraînement, puis on passe à la compétition sur trois jours, de vendredi à dimanche. C’est un plan d’eau qu’on connait relativement peu, avec une prépondérance du rôle du courant, beaucoup de cailloux en guise d’obstacles et un peu de vent samedi au passage d’un front. Ceci dit, ça s’annonce moins virulent que prévu voilà encore quelques jours. Il n’y aura probablement pas tant de vent que ça… peut-être une quinzaine de nœuds, de secteur sud-ouest à nord-ouest. »
Six Multi50 sont au départ…
« C’est en effet l’un des intérêts de ce Grand Prix car pour la première fois les six bateaux qui vont participer à la Route du Rhum seront présents sur la même ligne de départ. Nous aurons donc pour adversaires les bateaux d’Erwan Le Roux, Lalou Roucayrol, Thibaut Vauchel-Camus, Gilles Lamiré et Thierry Bouchard. Ce sera intéressant de se confronter à tout le monde. Et puis c’est une belle course pour promouvoir la classe Multi50 : on va pouvoir faire des relations publiques, embarquer des invités, montrer les régates de l’intérieur… partager. Il y aura aussi les gagnants d’un concours pour les enfants que nous avons monté avec RÉAUTÉ CHOCOLAT en partenariat avec le club de voile et qui ont gagné un week-end en Optimist et une visite du bateau.»
Quel est ton équipage pour ce Grand Prix ?
« Nous allons régater à cinq. Je serai avec mon boat captain Vincent Barnaud, mon coach Tanguy Leglatin, le maître-voilier Alan Pennaneac’h et mon préparateur Mateo Lavauzelle. On va essayer de faire de belles choses et de les partager le plus possible… »
Le Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT d’Armel Tripon a bouclé la Drheam Cup-Destination Cotentin à Cherbourg ce vendredi à xxh en 4eposition après xx jours de course. Une deuxième édition de la Drheam Cup marquée par un parcours très peu venté, la faute à une dorsale anticyclonique. Après un départ de La Trinité sur mer lundi dans de petits airs, Armel Tripon a rapidement mené les débats lors de la première partie de course, enroulant le Fastnet en tête mercredi en début de soirée ; mais il a vu son avance fondre comme prévu 24 heures plus tard. Pire, ses poursuivants ont pu s’extraire de la zone sans vent et lui griller la priorité le long des côtes sud de l’Angleterre pour finalement franchir la ligne d’arrivée avant lui.
Mais l’essentiel n’est pas là : Armel peut retirer beaucoup de points positifs de sa participation à cette dernière course en solitaire avant la Route du Rhum et le Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT est prêt pour le départ qui sera donné dans moins de 100 jours. Il explique.
Sur la première partie de course, j’ai bien négocié la dorsale grâce à mon décalage au nord. Je ne suis pas tout seul sur ce coup, il y a eu une bonne entente de la cellule météo du Team. L’idée c’était vraiment de contourner la dorsale, de ne pas rester dans ce système. Donc j’ai récupéré de la pression et j’ai pu creuser l’écart avec le reste de la flotte. Mais je savais très bien que ça n’allait pas servir à grand-chose parce qu’on attendait un regroupement général aux îles Scilly. Mais c’était super de passer le mythique Fastnet en tête, c’est clair !
Après les Scilly je choisis d’aller à la côte, au sud de l’Angleterre, quand les autres restent plus au large. L’idée était d’aller chercher du vent thermique car les fichiers n’annonçaient pas de vent en milieu de Manche. Malheureusement les modèles se sont trompés, c’est d’ailleurs toujours la difficulté de faire confiance aux modèles ou non. On ne peut pas non plus sans cesse les remettre en cause puisqu’on élabore notre stratégie en fonction de ce qui est annoncé. Notre erreur avec Erwan Le Roux a été de ne pas contrôler nos adversaires, de se positionner entre les adversaires et la ligne d’arrivée.
Je note cependant beaucoup de points positifs. La Drheam Cup est une régate d’entraînement en vue de la Route du Rhum et j’ai pu voir que le bateau a une bonne vitesse et qu’il y avait une bonne coordination avec la cellule météo, on fonctionnait bien ensemble. De mon côté je me suis bien senti, j’ai bien géré ma course, j’ai réussi à dormir au bon moment, à m’alimenter correctement. Et à la fin de la course j’ai bien recollé au paquet de tête. Ça ne paie pas au classement mais c’est très positif !
Après 48 heures dans les petits airs, le Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT a commencé à toucher du vent de sud-ouest puis sud à partir de mercredi matin ce qui a permis à Armel de s’échapper vers le Fastnet.
Armel est parvenu à s’extraire du peloton sur le parcours DRHEAM 700 et à creuser un écart conséquent en tête de la flotte des MULTI50, puisque le skipper de Réauté Chocolat comptait en milieu d’après-midi mercredi entre 30 et 40 milles d’avance sur ses deux poursuivants immédiats, Erwan Le Roux (FenêtréA-Mix Buffet) et Thibaut Vauchel Camus (Solidaires en peloton-ARSEP).
Armel Tripon prévoyait de passer le Fastnet aux alentours de 20-21h, heure française, et si son avance risque d’être conséquente au sud de l’Irlande, la course semble loin d’être jouée aux dires du Nantais : « La descente vers les Scilly va se faire dans du vent soutenu, mais au fur et à mesure que je vais me rapprocher de la Manche, je vais quitter le flux dépressionnaire de sud qui nous accompagne et je vais rentrer de nouveau dans une bulle anticyclonique qui va favoriser un retour par l’arrière. Je pense que toute mon avance va fondre comme neige au soleil et ça va être un finish sous haute tension avec potentiellement trois bateaux au contact ».
Lundi 23 juillet, Armel Tripon et son RÉAUTÉ CHOCOLAT seront au départ de la Drheam Cup, en concurrence avec les autres solitaires qui participeront à la Route du Rhum dans la catégorie Multi50. Après le prologue qui sera disputé samedi, ce sera une belle occasion de se jauger sur un parcours exigeant de 736 milles reliant La Trinité-sur-Mer à Cherbourg via le Fastnet et les côtes du sud de l’Angleterre.
Armel, c’est ta première participation à la Drheam Cup. Présente-nous cette course, à laquelle tu vas participer en solitaire à bord du trimaran RÉAUTÉ CHOCOLAT…
« C’est la deuxième édition de cette course, et effectivement ma première participation. Il y aura 80 bateaux au départ, amateurs et professionnels, répartis dans dix classes différentes des IRC aux IMOCA et sur deux parcours distincts. Pour nous les Multi50, c’est en solitaire et sur le grand parcours ‘Drheam Cup 700’, qui fait en réalité de plus de 735 milles. On part lundi de La Trinité-sur-Mer pour rejoindre Cherbourg via le célèbre phare du Fastnet au sud de l’Irlande. Puis on revient par Wolf Rock au Sud-Ouest de l’Angleterre, ensuite on longe les côtes anglaises jusqu’au large de Portland et on termine par une nouvelle traversée de la Manche pour arriver à Cherbourg. C’est un grand mix de large et de parcours côtier, le plus grand tronçon de large étant entre l’île de Sein et le Fastnet, le plus piégeux étant les 130 milles de côtes anglaises entre Wolf Rock et Portland. La traversée finale de la Manche fait une soixantaine de milles. Il faudra être bon partout dans ces différents exercices, et comme toujours bien gérer les temps de repos, le trafic, le courant, les moments où il faudra mettre du charbon. »
Quelles conditions météo vous attendent ?
« Elles peuvent encore évoluer évidemment, mais on risque fort de naviguer dans du tout petit temps. Pour l’instant ça s’annonce très « light » ! C’est l’été, on est sous l’influence d’un système anticyclonique et on nous annonce seulement 5 à 10 nœuds de vents de nord-nord-est au départ. On en aura probablement un peu plus en Irlande, mais guère au-delà d’une douzaine de nœuds. Je suis bien content d’être en multicoque, car nous créons beaucoup plus de vent apparent que les monocoques et donc on devrait mieux s’en sortir qu’eux. Mais ça risque d’être assez lent tout de même, autour de quatre jours de mer au total d’après les estimations qu’on peut faire aujourd’hui. Il faudra bien gérer le sommeil pour être lucide et prendre les bonnes décisions. »
Vous êtes six Multi50 au départ, avec la présence de l’ensemble de tes futurs concurrents pour la Route du Rhum : Erwan Leroux, Lalou Roucayrol, Thierry Bouchard, Thibault Vauchel-Camus… C’est une répétition générale ?
« Suite à la 1000 Milles des Sables (qu’Armel Tripon a gagné fin avril à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT, ndr) je suis déjà qualifié pour le Rhum, donc il n’y a pas cet enjeu-là. Mais ce sera intéressant de se jauger en solitaire avec les autres skippers et c’est pour cette raison que cette Drheam Cup est une bonne course à courir pour nous : je la prends à la fois comme une belle régate en elle-même et un entraînement grandeur nature. En revanche, ça m’étonnerait beaucoup qu’on ait des conditions aussi clémentes en novembre au départ de Saint-Malo ! Voilà quatre ans quand j’ai couru le Rhum en IMOCA, on avait pris des rafales à 40 nœuds dès la première nuit de mer… Ce ne sera pas du tout, mais alors pas du tout la même ambiance lundi, pour cette Drheam Cup ! Là ce sera plutôt ambiance short, t-shirt et crème solaire.»
Est-ce toujours un peu magique pour un marin d’aller virer le Fastnet, a fortiori en solo ?
« Toujours, oui. J’y suis retourné en entraînement, notamment pour faire ma qualification pour la Transat Jacques Vabre l’an dernier, mais en compétition je crois que ça remonte à La Solitaire du Figaro 2010, donc sur un petit monocoque de 10 mètres. Ce sera forcément très différent à bord de ce beau Multi50 qu’est RÉAUTÉ CHOCOLAT. C’est toujours sympa d’aller là-haut. L’endroit est très symbolique de la course au large et dégage quelque chose de fort… Même si on va probablement mettre pas mal de temps pour y monter cette fois-ci, vu le peu de vent annoncé. »
Le Tour de Belle-Ile est déjà de retour au programme. Pour Armel Tripon et le team du Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT, c’est une date très symbolique. Il y a tout juste un an en effet, c’était la toute première course et la première victoire de RÉAUTÉ CHOCOLAT. Ce samedi 2 juin, c’est à nouveau contre l’ami Erwan Le Roux qu’il faudra se battre. Et celui-ci veut sa revanche !
Armel, le Tour de Belle-Ile est de retour au calendrier, c’est donc le premier anniversaire de l’entrée en compétition de RÉAUTÉ CHOCOLAT. Un excellent souvenir, non ?
« Et oui, déjà ! C’était effectivement notre première course, il y a tout juste un an, et cette première régate intervenait aussitôt après la mise à l’eau et le baptême du bateau à Nantes. C’était forcément notre première confrontation avec Erwan (Le Roux), dans des conditions ventées : il ne nous avait fallu qu’un peu plus de trois heures pour faire le tour de Belle-Ile, c’était intense ! On se souvient tous d’un grand bord de reaching au sud de l’île qui était vraiment exceptionnel. On découvrait le bateau et nous étions montés à plus de 30 nœuds avec une aisance incroyable… »
Vous étiez alors tous étonnés des vitesses du bateau ?
« Clairement, oui. La théorie est une chose, mais vivre ce genre de vitesse à la voile sur l’eau en est une autre : foncer à 30 nœuds sur un bateau de 15 mètres, c’est assez sidérant. Et quelques jours plus tard, il y avait ce fameux Grand Prix de Douarnenez 2017 où nous avions signé un run d’anthologie à 40 nœuds. Tous ceux qui étaient à bord s’en souviendront longtemps aussi de celui-là! Tout vibrait à bord, c’était super fort en sensations. »
Revenons au Tour de Belle-île. En 2017 vous aviez gagné…
«C’était top cette première victoire ! A l’époque nous n’avions encore qu’un seul foil, le bâbord, et on avait réussi à battre l’équipage d’Erwan, bien plus expérimenté que nous. Il m’en a encore parlé la semaine dernière, en me disant que c’était le match retour et qu’il avait bien l’intention de prendre sa revanche ! »
Ce sera votre seul adversaire en Multi50. Ce match retour est aussi un petit duel entre amis ?
« Il y a de ça, oui, exactement ! On est amis de longue date avec Erwan et en plus on est voisins de ponton à La Trinité sur mer, c’est donc un match à domicile. A priori le vent s’annonce relativement faible – probablement mois de 10 nœuds. Si ces condition légères se confirment, en théorie l’équipage d’Erwan aura un peu l’avantage sur nous. C’est en tout cas ce qu’on a constaté sur les premières courses de la saison. Mais on ne se laissera évidemment pas faire et sur des parcours côtiers comme celui du Tour de Belle-Ile, le jeu est un petit peu plus ouvert que sur les Grands Prix, alors tout est possible. Ce sera un beau duel j’espère ! Et le spectacle sera forcément au rendez-vous, avec des centaines de bateaux sur la ligne de départ.»
Quel équipage auras-tu à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT pour cette régate qui est aussi un bel événement convivial ?
« On enregistre le retour de notre tacticien magique Loïs Berréhar, qui vient juste de traverser l’Atlantique en Figaro sur la Transat AG2R. La Mondiale Il y aura bien sûr Vincent Barnaud, mon boat captain, mon coach Tanguy Leglatin et moi. Nous devrions aussi avoir trois invités à bord, des journalistes, mais eux n’auront évidemment pas le droit de nous aider à la manœuvre. On a le moral, l’envie d’aller régater est là… tout est réuni pour que ce soit une régate vraiment sympa. On sait que ce ne sera pas facile, mais on va essayer de défendre notre titre !»
Cette course est aussi l’occasion aussi de travailler quelques points techniques sur le bateau ?
« Que ce soit en entraînement ou en compétition, chaque sortie sert aussi à ça. Là pour donner un exemple, ce sera l’occasion de voir ce que donne notre nouveau solent (une voile d’avant, le J1 ndr) que nous avons modifié en rajoutant de la surface dans sa partie basse. »
Et après la course, quel est ton programme ?
« Dès la semaine prochaine, je repars sur des navigations d’entraînement en solitaire dans la perspective de la Route du Rhum. Et parfois mon entraîneur Tanguy Leglatin sera avec moi à bord pour valider certaines choses et tenter de progresser encore et encore. C’est le lot du sport de haut niveau en général et de la voile de compétition en particulier : c’est un travail permanent si tu veux être compétitif. »
Comme à Douarnenez, RÉAUTÉ CHOCOLAT a brillé au Grand Prix de l’Ecole Navale de Brest disputé dans des conditions idéales de mercredi à samedi : 3eau classement général et une belle victoire de manche, voilà le bilan comptable. Mais ce qui importe surtout pour Armel Tripon, c’est que l’enchaînement de ces deux épreuves a encore permis de progresser. Retour au solitaire en entraînement dès la semaine prochaine…
Armel, comme à Douarnenez voilà huit jours, RÉAUTÉ CHOCOLAT termine 3edu Grand Prix de l’Ecole Navale à Brest, en ayant gagné une manche. En outre, le spectacle était superbe…
« Ah oui, c’était beau ! C’était une première pour les Multi 50 dans la rade de Brest et personnellement je n’y avais que très peu navigué jusqu’ici. Je ne connaissais donc pas très bien le site en régate et il y avait un peu d’appréhension car ce n’est jamais évident d’enchaîner des parcours courts, type ‘bananes’, avec nos multicoques. Mais au final, grâce à un comité de course très efficace et réactif, on a eu droit à quatre journées de compétition magnifiques, de nombreuses manches et des bagarres vraiment intenses au contact. La rade de Brest est un endroit magique : c’est très joli et bien abrité. On peut à la fois naviguer à l’intérieur et sortir au large quand les conditions sont favorables. C’était super, vraiment, et il faut féliciter les organisateurs : on a pris beaucoup de plaisir à régater ici !»
Comme à Douarnenez, vous terminez troisièmes au classement général avec une victoire de manche… C’est conforme à la hiérarchie actuelle en Multi 50 ?
« C’est de l’équipage et je rappelle que la priorité de la saison c’est le solitaire dans la perspective de la Route du Rhum. Mais oui, dans cette configuration d’équipage, Erwan (Le Roux) est un cran au-dessus, il a beaucoup d’expérience et est très rapide. Nous, nous sommes souvent au contact avec le bateau de Lalou (Roucayrol) qui a bien progressé lui-aussi. J’avais dit avant Douarnenez que nous serions probablement un peu moins à l’aise que ces deux bateaux-là. Donc il n’y a pas de surprise ou d’inquiétude là-dessus, et ce qui comptera vraiment cette année c’est au large et en solitaire. Nous relançons un tout petit peu moins vite que ces deux bateaux là et ce petit delta se retrouve forcément à la bouée au vent. Ceci dit, il y a beaucoup de positif. Par exemple nous avons pris à chaque fois de super départs, on a même bien progressé sur cet aspect important entre Douarenez et Brest. On est moins timorés, plus agressifs, on prend confiance. Et c’était riche en sensations aussi, notamment les bords de reaching à 25 nœuds avec les bateaux à se frôler ! Globalement, on a quand même bien navigué, souvent au contact.»
Et vous remportez une manche…
« Oui et c’était un parcours banane, donc théoriquement l’exercice où on est un peu moins à l’aise. En fait sur cette manche-là, on prend un super départ, on parvient à bien anticiper deux bascules de vent et les autres n’ont jamais pu nous reprendre. C’était parfait et très sympa à vivre ! »
Sur les parcours au large, il y a eu de belles sensations aussi…
« Oui ! Vendredi on est sortis de la rade et il y avait 20 à 25 nœuds de vent contre une quinzaine dans la rade les deux jours précédents. Là, ça envoyait comme on dit, avec des pointes à plus de 30 nœuds, c’était grisant ! Sur la dernière manche côtière, on mène toute la course mais on fait une erreur de navigation – une bouée laissée du mauvais côté – qui nous prive d’une autre victoire de manche. Pas très grave, ça arrive et encore une fois le résultat sportif n’est pas une priorité sur les épreuves en équipage cette saison. Je retiens surtout qu’on a bien navigué sur cette manche-là aussi. On a le potentiel pour faire de belles choses.»
Voilà deux semaines, tu disais que les Grands Prix étaient surtout l’occasion de progresser dans la compréhension et l’utilisation du bateau, des réglages, des nouvelles voiles… Satisfait de ce point de vue ?
« Absolument. A chaque régate on progresse sur les ajustements et réglages des nouvelles voiles en 3Di et on est un peu plus à l’aise chaque jour. Et évidemment tout est lié, par exemple la modification des réglages de mât qu’on modifie par petites touches. Il faut être « dessus », très attentif, pour en tirer le meilleur et c’est forcément exigeant sur des petits parcours très courts comme ceux des Grands Prix. Indéniablement, nous progressons dans ce secteur et il faudra voir au large ce que ça donne, quand il y a moins de multiplication des manœuvres. De ce point de vue technique, l’enchaînement des deux Grands Prix à Douarnenez et Brest est riche d’enseignements. On a identifié des pistes, des axes de progression qui vont nous permettre de travailler efficacement et d’améliorer tout ça. »
Et maintenant, quel est le programme de RÉAUTÉ CHOCOLAT et de son skipper ?
« Retour au solitaire ! Après quelques jours de repos, je vais repartir à l’entraînement seul à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT. Par exemple la semaine prochaine, j’ai prévu quatre jours d’entraînement non-stop, tout seul. Cela dépendra bien sûr de la météo, mais j’ai dans l’idée d’aller chercher du vent plus soutenu, plus fort. Par exemple pour une navigation de 36 à 48 heures avec donc une ou deux nuits à gérer et des conditions plus dures, comme celles qu’on devrait rencontrer pendant la Route du Rhum. Ensuite les prochaines épreuves sont le Tour de Belle Ile en équipage début juin – qui permettra aussi de faire des relations publiques – et le Mille SNSM trois semaines plus tard. Encore des occasions de se préparer pour la Route du Rhum, que ce soit en entraînement ou en régate.»
A peine le temps de se remettre des émotions et des magnifiques images du Grand Prix Guyader de Douarnenez – où RÉAUTÉ CHOCOLAT a terminé 3eet gagné l’un des deux runs de vitesse – qu’il faut enchaîner. Direction le Grand Prix de l’Ecole Navale de Brest pour Armel Tripon et son équipage.
Armel, quel bilan tires-tu de ce Grand Prix Guyader, achevé hier à Douarnenez ?
« On a le sourire. C’est positif parce que même si on ne gagne pas de manche, on a continué à bien progresser dans les réglages du bateau et notamment l’apprentissage de nos voiles neuves. La première journée on a clairement vu que nous avions un déficit de vitesse dans le petit temps par rapport à Erwan (Le Roux) et Lalou (Roucayrol), mais c’est aussi pour cela que les Grands Prix sont instructifs : ils permettent de s’étalonner avec nos concurrents. Nous avons réagi aussitôt, notamment en modifiant notre réglage de mât et c’était beaucoup mieux ensuite. Pour résumer, on a cherché nos marques le premier jour donc, puis on a rectifié le tir dès le lendemain. Et on finit même par gagner un des deux runs de vitesse à près de 30 nœuds, ce qui est toujours sympa et bon pour le moral. Mais je le répète : je sors de la 1000 milles des Sables (en solitaire) et l’objectif de l’année est la Route du Rhum, donc le bateau est configuré pour la navigation en solitaire, pas pour l’équipage qui n’est pas la priorité en 2018. »
C’est valable pour toute la saison cette configuration solitaire ?
« Absolument. Les Grands Prix en équipage sont un exercice très différent de la navigation au large en solitaire et les résultats sportifs en équipage ne sont pas l’objectif de cette saison entièrement tournée vers la Route du Rhum. Mais les Grands Prix ont une grande vertu : ils permettent d’embarquer des regards extérieurs à bord et donc de beaucoup progresser, sur différents réglages et comportements du bateau. C’est très précieux pour ça. Maintenant, on enchaîne avec le Grand Prix de l’Ecole Navale à Brest : on convoie aujourd’hui mardi et les épreuves vont se dérouler à Brest de demain mercredi à samedi. Nous avons notre propre « rond » dans la rade, notre propre comité de course et nous devrions probablement aussi sortir au large pour des parcours côtiers. Le Grand Prix de l’Ecole Navale est une alternance de parcours bananes et de régates côtières. On va continuer à apprendre et, aussi, à embarquer des invités pour partager avec eux, comme on a pu le faire à Douarnenez où nous avons fait venir à bord des salariés de RÉAUTÉ CHOCOLAT et le maire de la ville. C’est sympa. »
Il y a un changement dans l’équipage : Alan Pennaneac’h remplace Tanguy Le Glatin. Tu troques ton coach contre ton maître voilier ?
« Exactement. Les deux ont des regards forcément très bénéfiques sur le bateau et notre manière de naviguer. Alan va nous apporter tout son savoir-faire sur les voiles neuves. Quand tu reçois un nouveau jeu comme celui-ci, d’ailleurs assez différent de l’ancien, il y a forcément une période d’adaptation pour avoir vraiment les voiles ‘dans l’œil’ comme on dit et faire quelques ajustements. C’est toujours le cas avec des voiles neuves et cette période qui se joue dans le détail est nécessaire pour être le plus performant possible. Donc oui, autant le regard de Tanguy était intéressant à Douarnenez, autant celui d’Alan le sera également à Brest. »
Il y aura aussi un peu plus de vent à Brest qu’à Douarnenez où les conditions ont été légères…
« On va avoir de belles conditions de régate avec du vent plus soutenu, entre 12 et 20 nœuds. Ce sera donc normalement plus rapide et plus intense. Nous aurons ainsi un concurrent supplémentaire puisque nous serons cinq Multi50 en lice : les mêmes qu’à Douarnenez et le bateau de Gilles Lamiré en plus. Le tout augure encore de belles vitesses, de belles bagarres et de toujours plus d’enseignements pour moi. C’est le but. En course au large de haut niveau, on n’a jamais fini de progresser. Chaque mille parcouru en régate c’est de l’expérience positive en plus. »