Armel Tripon prêt pour de nouvelles aventures…

Vendredi soir, Black Pepper/Les Ptits Doudous a terminé 6e de la Transat Québec Saint-Malo, en manquant de réussite dans la bulle sans vent finale. Reste que l’équipage a réussi une très belle course, en permanence dans le paquet de tête. De bon augure pour Armel Tripon qui cherche des partenaires pour monter d’autres projets de courses au large. Entretien-bilan.

 

Armel, vous terminez 6e de la Transat Québec St Malo. Le final était un peu cruel…

 

« L’arrivée dans très peu de vent ne nous a pas été favorable, ça fait partie de notre sport, il faut savoir l’accepter. Les sept bateaux, dont nous, qui pouvaient encore espérer le podium quelques heures avant l’arrivée se sont retrouvés comme prévu dans une zone sans vent. Au point que nous avons été obligés de mouiller l’ancre par plus de cinquante mètres de fond et dans trois nœuds de courant ! Nous n’avons pas de réussite sur ce coup là et nous terminons 6e de la course. C’est vrai que nous pouvions espérer bien mieux au vu de la régate que nous avions réussie… ceci dit le bilan global reste très positif. »

 

Tu veux dire que pour un équipage semi-amateur, c’est déjà une sacrée performance d’avoir été un des grands animateurs de la course ?

 

« Exactement ! Cette course a été un peu comme un tie-break géant au tennis dans le sens où il y a eu de très nombreux changements de leaders et beaucoup d’incertitude sur l’issue finale. Pour moi il y a eu trois grandes étapes dans cette course : d’abord un très grand parcours côtier dans le Saint–Laurent et jusqu’à St Pierre et Miquelon où nous naviguions avec vue, avec moins de 100 mètres entre les bateaux, parfois beaucoup moins. Ce qui veut dire quatre jours très intenses, où il ne fallait rien lâcher à bord. Là, nous nous en sommes très bien sortis, puisqu’à un moment nous étions en tête de la course et toujours dans le bon groupe, en permanence entre la première et la quatrième place. »

 

Ensuite il y a eu la traversée de l’Atlantique proprement dite…

 

« Oui, là on s’attendait plus à une course de stratégies différentes, relativement éloignés les uns des autres… et en fait nous sommes restés au contact quasiment en permanence ! Sur cette phase-là, nous avons été handicapés car nous n’avions plus de réception de données météo et plus non plus de capteur de vent. Cela nous a évidemment pénalisés sur la conduite optimale du bateau. Du coup ce n’était vraiment pas évident de naviguer avec toujours la bonne configuration de voiles au bon moment, on s’en rendait compte notamment quand Generali est revenu sur nous à plusieurs reprises. »

 

La troisième phase c’est l’entrée en Manche ?

 

« Oui, c’était assez fou car les 150 derniers milles s’apparentaient à une étape de la Solitaire du Figaro, dans le sens où dans le groupe de tête s’est retrouvé dans un mouchoir de poche avec du courant, très peu de vent, beaucoup d’algues dans la quille et les safrans à gérer. J’ai même du plonger au petit matin pour enlever des algues. A 6h00 du matin, ce genre d’exercice réveille un peu ! Et puis là, on a clairement manqué de réussite. La meilleure preuve c’est que Generali, avec qui on a navigué bord à bord pendant quasiment toute la course, termine 2e et nous 6e. Il y a donc forcément une pointe de déception sur le résultat comptable final, mais en même temps nous n’avons pas du tout à rougir de notre course. »

 

A bord de Black Pepper/Les Ptits Doudous tu étais le seul des quatre membres d’équipage a avoir beaucoup d’expérience au grand large…

 

« Loïs (Berehar), Alex (Krausse) et Burkhard (Keese) se sont vite adapté et ont largement compensé leur peu de vécu au large par une grande envie, une grande motivation. Et l’ambiance à bord a été super du début à la fin ! »

 

Et maintenant ?

 

« Après la déception sur The Transat, c’était important pour moi de revenir à un tel niveau de compétition. C’est très bon pour le moral et ça me motive d’autant plus pour aller chercher des partenaires et pouvoir ainsi monter d’autres projets de course au large. A propos, mon numéro de téléphone est inchangé : 06 09 97 20 18 !»

 

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