Quatrième à bord des P’tits Doudous, Armel « cherche un trou de souris »
Armel est toujours dans le match, quatrième de la Route du Rhum Destination Guadeloupe à 1800 milles de l’arrivée en Guadeloupe qui pourrait se profiler dimanche. Après les passages de fronts successifs (et violents) sur la course, le skipper de l’Ocean Fifty Les P’tits Doudous a enfin retrouvé des conditions agréables pour naviguer… et pourquoi pas pour attaquer.
Quatrième de la Route du Rhum ce mardi 15 novembre, à 1800 milles de l’arrivée à Pointe-à-Pitre, Armel a retrouvé la bonne voix du marin reposé. Il décrit une carte postale qui fait envie : « la mer est plate, il y a du soleil, la vie est belle ! Pour être honnête ça fait du bien car j’en avais vraiment marre de me faire secouer, de ne pas pouvoir mettre le nez dehors avec tous ces passages de fronts et ces mers pourries ! ». Tout va mieux à bord des P’tits Doudous, quatrième à une trentaine de milles du podium provisoire composé de Quentin Vlamynck, Erwan Le Roux et Sébastien Rogues, alors que le 5e, Eric Péron, tente une option très au sud.
« C’est très sympa aujourd’hui » confirme Armel, « car on retrouve des conditions de glisse. Je suis à l’attaque, comme tout le temps, il n’y a pas de raison de ne pas l’être ! Pour l’instant il y a assez peu de vent, de l’ordre de 8 nœuds alors que cette nuit il y avait encore 10 à 12 nœuds. » La course ? « J’ai eu droit à une molle de vent faible et les petits camarades sont un peu partis devant, mais rien de grave. Je mets à part le leader Quentin (Vlamynck) qui a vraiment un bateau au-dessus du lot, ultra rapide, mais j’aimerais bien tenter de recoller à Erwan (Le Roux) et Seb (Rogues). J’essaie de tirer le meilleur parti de mon petit gennaker, une voile pas très simple à régler, notamment parce qu’elle dévente dans les surfs. Mais tout va bien à bord, je suis content d’être là, je profite ! »
Causette avec Charlie Dalin au milieu de l’Atlantique
La nuit dernière, Armel a fait une drôle de rencontre, au beau milieu de l’Atlantique : Charlie Dalin, skipper d’Apivia et implacable leader en IMOCA (les bateaux du Vendée Globe) avec qui il a échangé quelques mots par VHF, de bateau à bateau. C’était vraiment sympa ! » raconte Armel, « quand tu es tout seul sur ton bateau, c’est agréable de parler un peu. On a causé de beaucoup de choses avec Charlie : son avance sur la flotte, le naufrage de Fabrice Amedeo, l’IMOCA, les démâtages, etc. Bref on a fait un petit état des lieux de la course ! On a passé une bonne partie de la nuit bord à bord. Charlie est impressionnant dans sa catégorie : il met 80 milles de retard à tous les autres, puis se fait reprendre dans la dorsale et blam, il leur recolle 80 milles d’avance immédiatement ! Incroyable. »
« Glisser sous l’anticyclone… et arriver dimanche ? »
Côté course pour Les P’tits Doudous ? « Et bien je dirais que c’est sympa et très intéressant aussi d’être dans la position du chasseur (en 2018 quand Armel a gagné la Route du Rhum, c’était lui le « chassé », ndr). Il y aura peut-être des opportunités pour revenir sur les copains. Il faut trouver les bonnes trajectoires. Pour cela le dossier de la journée c’est une situation pas très simple : il faut trouver un trou de souris pour franchir l’axe de la dorsale (zone de vents faibles). » Autrement dit « il faut essayer de glisser sous l’anticyclone » explique le skipper des Pt’its Doudous « le but étant de trouver ensuite des alizés mieux établis et donc des vitesses plus élevées. C’est toujours délicat ce genre de passage, mais c’est intéressant ».
L’arrivée en Guadeloupe n’est pas pour tout de suite : « C’est une estimation très aléatoire encore, mais disons que dimanche dans la journée on devrait pouvoir penser à la Tête à l’Anglais et au tour de la Guadeloupe » estime Armel Tripon. D’ici là, il reste donc en gros cinq jours de mer en solitaire et beaucoup d’aventures à vivre et à partager avant de goûter aux charmes de l’île papillon.
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