La nuit…
Quel est ce bruit étrange qui vient me tirer de mon rêve !
« De deux choses lune. L’autre c’est le soleil » disait Jacques Prévert, mais là non il fait nuit noire, qu’est-ce donc alors ! C’est stridant et agressif, ça y est, je comprends où je suis, mon alarme hurle à la mort depuis quelques minutes, mes 40 minutes de sommeil sont atteintes. J’émerge, coupe le sifflet à cet impoli et contrôle les nombreux écrans: le radar n’indique aucun navire aux alentours, pas de grains non plus, les cartes satellites prises la veille étaient nettes, la vitesse du bateau est bonne, j’éclaire les voiles, inspecte, vérifie, respire l’air humide et chaud de la nuit tropicale à plein poumons, je m’étonne encore d ‘être en caleçon sur le pont… Quelle chance incroyable que de se faire réveiller en pleine nuit pour observer son bateau filer vers le sud, le sentir vivant, nerveux à chaque risée, chaque vague surfée.
Et quelle chance que de repartir dormir 40 minutes de plus vers de nouveaux rêves !
Bon quart…
Armel
De mon côté Armel, je dors avec un vieux chat de 13 ans, à qui il faut laisser une bougie allumée dans la nuit, pour qu’elle connaisse l’heure de réveil : effectivement, car elle me surveille toute la nuit…
Ce doit être la même chose avec votre bateau : il veille sur vous et vous réveille s’il s’inquiète, non ?
Bientôt le passage de l’équateur et tu filera vers le grand sud avec des allures portantes. Peut être verras tu le rayon vert au coucher du soleil dont parlent les navigateurs. Une pensée pour tes sponsors en passant au large de Trancoso. Belle mer et bon vent.
« De deux choses lune… l’autre c’est le soleil » .
Merci de ce joli cadeau poétique ( que jignorai ) au clair de mer.
Navigateur on savait …
Moine et philosophe… on apprend sur la pointe de l’âme .
Poète…On déguste.
Et on imagine la merveilleuse palette poétique à disposition dans la tête ou le coeur d’Armel…
Et si naviguer était une allégorie de vivre ?
A 4h30 ce matin …
Equateur quasi passé…
Bonheur …
Bravo
Bon vent…
Armel, merci de nous faire partager ce moment de bonheur tout simple du présent.
Ma devise à 71 ans est « carpe diem » et c’est valable à tout âge.
Bientôt l’équateur, après le pot au noir, bravo, après les difficultés du début de course.