Route du Rhum – Destination Guadeloupe A 10 jours du grand départ, Armel Tripon « plutôt zen »
Le Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT est arrivé sans souci hier mercredi dans les bassins de Saint-Malo. A dix jours du grand départ de la Route du Rhum Armel Tripon revient sur son programme et son état d’esprit avant le grand saut transatlantique.
Comment s’est passé le convoyage de RÉAUTÉ CHOCOLAT entre la Trinité sur mer et Saint Malo ?
« Beau temps belle mer… mais la moitié au moteur ! Si je résume on n’a pas eu trop de vent. La météo a été clémente, c’était plutôt tranquille. Nous étions en équipage à quatre, dont mon fils de 14 ans, Léo, qui a bien apprécié. Je préfère avoir eu ce genre de conditions, car le dernier convoyage avant une grande course comme le Rhum implique toujours un peu de stress : ce n’est pas le moment de se réveiller face à un cargo ou un bateau de pêche ! Donc nous avons fait une veille permanente très attentive. Il y a déjà beaucoup de monde sur les pontons et c’est déjà animé. On sent que c’est un grand événement, sans commune mesure avec toutes les autres courses… Une quarantaine d’écoles nous suit, on sent de l’engouement de partout. Et mon partenaire RÉAUTÉ CHOCOLAT a mis aussi le paquet sur cette course en organisant beaucoup de choses à Saint-Malo. C’est un vrai travail d’équipe aussi de ce point de vue-là. »
Quel sera ton programme pour ces dix derniers jours avant le grand départ ?
« L’idée est surtout de trouver le bon équilibre entre les nombreuses sollicitations médiatiques et des partenaires – auxquelles il faut évidemment savoir répondre car cela fait partie intégrante de notre métier, cela fait partie du jeu – mais il faut aussi savoir s’isoler par moment pour ne pas gaspiller trop d’énergie. Il s’agit de trouver le bon équilibre pour que tout le monde y trouve son compte, son plaisir, et soit satisfait. La Route du Rhum est un événement hors normes et une course hors normes. A moi de savoir bien placer le curseur. »
Techniquement, le bateau est plus que prêt ?
« Exactement. Sur la partie technique tout est parfaitement validé, le bateau est fin prêt. On a fait tout ce qu’on voulait et pouvait faire. Même l’avitaillement est déjà à bord, il n’y a plus qu’à le compléter au dernier moment avec les produits frais. Vincent Barnaud et Matéo Lavauzelle sont avec moi pour d’éventuels derniers détails, mais s’il fallait partir demain nous pourrions. Notre équipe est bien en place. »
Dans quel état d’esprit es-tu, maintenant que le compte à rebours final est enclenché ?
« Il y a forcément un peu d’excitation, mais je me sens très serein, je suis plutôt zen. J’ai le sentiment d’être prêt, d’avoir fait ce que j’avais à faire dans le temps imparti sur ma préparation et celle du bateau, sur les options techniques qu’on a pu prendre, d’avoir mes repères pour être le plus à l’aise possible. La semaine dernière, nous avons fait un dernier entrainement de 24 heures avec Erwan (Le Roux) et c’était super intéressant. Contre le bateau référence de la flotte des Multi50, j’étais assez à l’aise en vitesse, à toutes les allures. C’est toujours bon à prendre pour augmenter le capital confiance à quelques jours du départ. D’une manière générale, j’ai été super bien entouré tout au long de ce projet qui voit son aboutissement aujourd’hui. Je pense que c’est aussi ce qui explique que je me sens vraiment serein pour ma vingtième transatlantique en course, mais la toute première en multicoque et en solitaire. »
Ta cellule de routage est également bien en place…
« Oui, Vincent Barnaud, Tanguy Leglatin et Nicolas Lefriand seront mes anges-gardiens. Ils vont me router, me guider à travers l’Atlantique. Nous avons fait un dernier briefing il y a quelques jours et nous savons que notre organisation fonctionne, entre autres parce que nous l’avons déjà testée en conditions réelles sur deux courses cette année : la 1000 Milles des Sables et la Drheam Cup. Et tout a bien fonctionné. Nous sommes en place. »
A part le fait de courir en multicoque et non en IMOCA, quelle différence fais-tu avec l’édition 2014 ?
« Ce qui change depuis 2014, c’est que je connais déjà l’événement. Donc je suis moins étonné, moins pris par toute l’émotion qu’il peut y avoir autour de la Route du Rhum ici, à Saint-Malo. Même si c’est une découverte de le faire en multicoque – ce qui est un gros challenge – j’ai la sensation d’être plus aguerri, plus en confiance qu’il y a quatre ans. Et puis cette année, la course intervient comme un aboutissement du programme Multi50 avec RÉAUTÉ CHOCOLAT, ce qui n’était pas le cas voilà quatre ans. J’ai très envie de bien faire pour terminer en beauté cette superbe aventure avec cette entreprise qui m’a accordé sa confiance. »
Il est encore trop tôt pour parler de prévisions, mais la météo idéale pour toi et RÉAUTÉ CHOCOLAT, ce serait quoi ?
« Si je peux choisir, alors ce serait tout au portant dans du vent un peu soutenu ! Un vent de 20 à 25 nœuds ça m’irait très bien… et traverser l’Atlantique en 8 jours ce serait juste génial. J’espère qu’on n’affrontera pas trop d’enchaînements de grosses dépressions, car nos bateaux sont surtout faits pour glisser. On fera avec ce qu’il y aura, bien sûr, mais dans l’idéal ce serait ça : une belle transat de glisse au vent portant, pour faire une grosse bagarre à grande vitesse avec les copains ! On a le droit de rêver, non ? »
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