A 3 jours de mer du St Laurent, Armel Tripon raconte un convoyage musclé !
Une semaine déjà qu’Armel Tripon et son équipier Manu Renault sont repartis des Açores. En plein Atlantique Nord, tout va bien à bord, mais le convoyage est du genre très sportif, avec une mer inconfortable, rude pour le bateau et les deux hommes. Ils espèrent arriver à Québec dans moins d’une semaine.
Armel Tripon a donné des nouvelles du convoyage par téléphone satellite ce matin, après enfin une nuit plus calme qui succédait à trois jours de mer infernale. Le Class 40 Black Pepper les Petits doudous par Moulin Roty évoluait alors (à 9h heure française ce mardi) par 40°25 Nord et 52°35 Ouest, cap au Nord-Ouest, dans une douzaine de nœuds de vent de Sud-Ouest, ce qui avait permis de faire enfin quelques heures sous spinnaker.
A 450 milles de l’embouchure du fleuve Saint-Laurent qu’ils devraient atteindre d’ici trois jours et demi, ces moments de répit sont bienvenus car jusqu’ici le convoyage depuis Horta était tout sauf une sinécure ! Armel Tripon raconte : « après deux premiers jours assez tranquilles, nous avons eu droit à une belle dépression qui a levé rapidement une mer très hachée, très courte, inconfortable et casse-bateau. La têtière de la trinquette (une voile d’avant) a d’ailleurs cédé. Manu et moi n’avons que très peu dormi pendant cette période vraiment délicate. Notre objectif est avant tout de préserver le bateau, dans la perspective de Québec-Saint Malo, mais ça tapait vraiment très fort. Dans ces conditions, même quand il y a 20 nœuds de vent tu as l’impression d’être dans 30 nœuds, voire plus. C’était du reaching sauvage, avec des jets d’eau qui balayent le pont… croisiéristes s’abstenir ! »
A Québec dès lundi ?
« Nous sommes passés juste devant l’énorme dépression qui balaie l’Atlantique. Nous avons tout fait pour l’éviter et heureusement car elle est très creuse. Nous avons réussi à passer une douzaine d’heures avant elle et elle est désormais dans notre Est, sur notre droite. Nous allons devoir en négocier une autre dès ce soir mais rien de très méchant cette fois, peut-être 25 nœuds au maximum tout de même», précise Armel.
La bonne nouvelle donc, après une semaine de convoyage, est que les deux marins du bord peuvent enfin se reposer un peu, dormir et manger chaud, ce qui n’était évidemment pas le cas pendant les trois jours de mauvais temps. « On vous tiendra au courant, mais normalement nous devrions donc embouquer le Saint Laurent dans moins de quatre jours. Ensuite il reste 250 milles de fleuve à couvrir avant Québec, où nous devrions arriver dimanche soir ou lundi. Je vous raconterai… Nous avons appris aussi pour toutes les collisions avec des animaux marins qu’ont subi les concurrents de la Transat New York Vendée, qui sont en gros à la même latitude que nous, 500 milles par notre travers Ouest. Normalement nous sommes dans une zone moins peuplée de mammifères marins que la leur, mais on est bien sûr très vigilants là-dessus aussi ! Les jumelles sont de sortie sur le pont…» Prudence et patience, la Gaspésie n’est plus très loin !
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